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Romain David
Pour Jean-Philippe Vallat, responsable des études à l'Union nationale des associations familiales, les familles nombreuses ont tendance à faire des choix de vie plutôt favorables au développement durable.
INTERVIEW

Les familles nombreuses se sentent mal aimées. D’après une enquête publiée par l'Union nationale des associations familiales (UNAF), 62% des familles nombreuses estiment souffrir d’une image négative. Au rang des griefs que les parents de plus de trois enfants disent entendre : une certaine négligence éducative, une tendance à profiter des aides sociales, mais aussi, à l'heure où l'écologie est devenue un enjeu de santé publique, une propension à la surconsommation. Les familles nombreuses seraient donc, à en croire leurs détracteurs, un frein au développement durable.

Et pourtant, "on a plus de raisons d'être écolo quand on a plus d'enfants", relève au micro de Matthieu Belliard, dans Le grand journal du soir sur Europe 1, Jean-Philippe Vallat, directeur des politiques et actions familiales et responsable des études à l’UNAF. Les motivations seraient morales - "On se dit que l'on est plus engagé sur l'avenir de la planète quand on a trois ou quatre enfants" -, mais aussi financières.

>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

Une pression financière qui oblige à s'adapter

 "Avoir une famille nombreuse n'est pas forcément antinomique avec un comportement écolo, au contraire", poursuit ce responsable. Et pour cause : les contraintes économiques qui peuvent peser sur une famille de plus de trois enfants obligent souvent les parents à adopter un mode de consommation fondé sur la modération et la réutilisation. "Quand on a une famille nombreuse, on fait souvent des choix à l'économie. On a un niveau de vie qui est diminué, on fait des choix de consommation collaboratifs, on se refile les vêtements entre enfants", énumère Jean-Philippe Vallat.

"Nous sommes peut-être les plus écolos que l'on puisse trouver, parce qu'il faut travailler à l'économie", abonde au micro d'Europe 1 François, un père de sept enfants. "On ne gâche pas, on apprend aux enfants à trier, à ranger leurs affaires, à remettre les choses d'aplomb, et ça fonctionne bien comme ça." Ainsi, "les familles nombreuses font des choix qui peuvent être des choix de développement durable", explique Jean-Philippe Vallat. Un mode de vie qu'elles ont également tendance à transmette à leur progéniture. "Ça s'apprend, avec un effort de solidarité entre les enfants qui est très important pour ces familles."