1:20
  • Copié
Pierre-Baptiste Vanzini avec T.M.
Pour les producteurs de miel, la saison promet déjà d'être catastrophique. En Loire-Atlantique et en Vendée, par exemple, les apiculteurs devraient récolter trois fois moins qu'une année normale.
REPORTAGE

Mauvaise nouvelle pour les amateurs de miel. La récolte s'annonce catastrophique cette année. Les apiculteurs sont en train de collecter les chiffres de production, et ils ne sont pas bons du tout.

"Les abeilles ne récoltent rien". "En août, on a fait zéro, alors que normalement on aurait dû faire trois tonnes", se désole Alain Rey, qui visite l'un de ses ruchers à Noirmoutier, en Vendée, chez le chef doublement étoilé Alexandre Couillon. "Aujourd'hui, on a 600 ou 700 ruches en production, plus des essaims. La trésorerie part dans le sirop parce que les abeilles ne récoltent rien. Dans les ruches, il n'y a pas à manger, donc on est obligé de les nourrir si on ne veut pas qu'elles meurent de faim", continue l'apiculteur.

Entendu sur europe1 :
En août, on a fait zéro, alors que normalement on aurait dû faire 3 tonnes.

Des répercussions pour les consommateurs. Membre du Bureau national de la Confédération paysanne, Alain Rey dresse un constat dramatique de la situation au niveau national : selon lui, le miel français sera bien difficile à trouver dans les prochains mois. "On importe trois quarts du miel qui est consommé en France. Cette année, ça va être pire. Sur le marché français, on ne va pratiquement rien avoir", assure-t-il au micro d'Europe 1.

"Demain, il sera peut-être trop tard". Et les causes sont toutes trouvées : un hiver trop doux, un printemps pluvieux et un été où le soleil a grillé les fleurs dans les champs. Depuis son restaurant "La Marine", le chef Alexandre Couillon appelle à une prise de conscience des dégâts occasionnés. "J'ai commencé à travailler dans ce métier à l'âge de 14 ans, j'en ai 40 aujourd'hui et je commence juste à réaliser. Il faut prendre conscience que demain, il sera peut-être trop tard et qu'on ne pourra pas revenir en arrière". Ce coup dur est d'autant plus critique pour les apiculteurs qu'il intervient après plusieurs saisons difficiles, eux qui comptent en moyenne 30% de mortalité sur leurs ruchers ces dernières années.