L'épidémie de VIH gagne du terrain chez les jeunes homosexuels français

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Benjamin Lévêque et B.B
La jeune génération ignore voire banalise la maladie, considérant que c'est une histoire de la génération d'avant.

L'enquête Prevagay 2015, parue mardi au Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), montre que 14,3 % des 2.600 homosexuels interrogés dans cinq grandes villes françaises sont séropositifs. Le phénomène est universel. Chez les jeunes homosexuels, le taux de contamination ne diminue pas.

"Ces médicaments-là sont en train d’exploser dans le milieu gay". En France, selon l'enquête Prevagay, plus de 14% en moyenne des hommes ayant des relations avec d'autres hommes sont séropositifs. Et dans certaines grandes villes c'est même un sur cinq. Pour le professeur Pierre-Marie Girard, spécialiste du Sida, l'épidémie est, en partie, liée à la consommation de drogues : "c’est ce qu’on appelle le ‘chemsex’, c’est-à-dire des produits - qui ne sont pas de l’héroïne – qui vont soit augmenter la libido – favoriser la rencontre, le désir sexuel – ou alors augmenter les performances sexuelles. Ces médicaments-là sont en train d’exploser dans le milieu gay. Ce sont des facteurs de désinhibition, qui facilitent les contacts sexuels, c’est évident. Sans compter Internet…"

Autre constat qui inquiète ce spécialiste : la jeune génération ignore voire banalise la maladie, elle n'a plus peur du virus considère que c'est une histoire de la génération d'avant. Un relâchement qui s’explique par l'amélioration des traitements et le fait que l'espérance de vie est quasiment la même que la population générale.