Le "train de vie" du directeur de l'Opéra de Lyon épinglé par le site Mediacités

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Serge Dorny, 55 ans, est en poste depuis 2003. © PHILIPPE MERLE / AFP
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avec AFP , modifié à
Après avoir épluché plus de 3.500 factures, le site d'investigation écrit que les frais du directeur "s'élèvent en moyenne entre 8.000 et 8.500 euros par mois".

Mediacités, site d'information lancé à Lille en décembre, s'implante mercredi à Lyon avec une première enquête sur les notes de frais du directeur de l'opéra de la ville, le Belge Serge Dorny, qui révèlent selon lui "un train de vie de diva".

Analyse de 3.500 copies de factures entre 2013 et 2015. Serge Dorny, 55 ans, en poste depuis 2003, n'a pas souhaité s'exprimer "sans avoir pris connaissance du contenu de l'article". Il n'avait pas donné suite aux sollicitations de Mediacités. La direction de l'opéra renvoie simplement à un rapport publié par la Chambre régionale des comptes en 2012, où la juridiction estimait que les frais de déplacements du directeur ne semblaient pas excessifs. Mais les documents auxquels Mediacités a eu accès sont postérieurs : l'enquête porte sur "plus de 3.500 copies" de factures entre 2013 et 2015.

Restaurants gastronomiques et hôtels de luxe. Après les avoir épluchés, le site d'investigation écrit que les frais de Serge Dorny "s'élèvent en moyenne entre 8.000 et 8.500 euros par mois". Il qualifie certaines dépenses de "surprenantes, voire totalement injustifiées", même si sa fonction de directeur et la dimension internationale qu'il a donnée à l'opéra impliquent de nombreux voyages. Outre plusieurs additions élevées dans des restaurants gastronomiques à Lyon et Paris, des séjours répétés dans des hôtels de luxe ou l'achat d'un stylo à 600 euros, l'article relève la mention de déplacements à l'étranger effectués au motif de "rendez-vous divers".

Un "sacré détour". Est ainsi cité un déplacement de plusieurs jours en octobre 2013 entre Donetsk en Ukraine et Francfort en Allemagne, avec des étapes à Kiev, Moscou et Minsk en Biélorussie, pour "un rendez-vous, un seul, avec Bernd Loebe, son homologue de l'opéra de Francfort". "Donetsk, Kiev, Moscou, Minsk : sacré détour - pour la modique somme de 3.933 euros - alors que la Lufthansa propose des vols Lyon-Francfort à partir de 120 euros !", ironise l'auteur de l'enquête. "Il confond l'argent public de l'opéra avec ses dépenses privées", commente une collaboratrice du directeur, citée dans l'article sous le couvert de l'anonymat.