Le Théâtre du Rond-Point poursuivi en justice pour "Golgota Picnic"

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Jean-Michel Ribes, le directeur du théâtre du Rond-Point. © THOMAS SAMSON / AFP
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N.M. avec AFP , modifié à
Une association qui dit défendre l'identité française et chrétienne attaque en justice le théâtre pour avoir représenté la pièce "Golgota Picnic" en 2011.

Le Théâtre du Rond-Point et Les éditions Les Solitaires Intempestifs sont poursuivis en justice par l'Agrif, association proche des catholiques traditionalistes, pour avoir représenté et édité en 2011 la pièce du dramaturge argentin Rodrigo Garcia "Golgota Picnic", annonce le théâtre jeudi. Une audience est prévue devant le tribunal correctionnel de Paris le 30 octobre. 

"Un poète qui pense notre époque". "Il est choquant de constater qu'à Paris au 21ème siècle le fait de diffuser un poète qui pense son époque et nous en livre son ressenti mène encore directement sur les bancs de la correctionnelle", écrit dans un communiqué le théâtre, poursuivi par l'Alliance générale contre le racisme et le respect de l'identité française et chrétienne (Agrif). "Le Théâtre du Rond-Point et les éditions Les Solitaires Intempestifs s'honorent de partager avec le public des textes qui disent librement aujourd'hui", précise le théâtre.

La Cène revisité. "Golgota Picnic", vision désenchantée d'une société occidentale consumériste et individualiste, met en scène une métaphore de la Cène présentée comme le dernier repas de l'humanité. Le texte avait été publié en novembre 2011 aux Solitaires Intempestifs.

Pour certains catholiques, un blasphème. Lors de ses représentations en 2011 à Toulouse puis à Paris, la pièce a opposé les catholiques traditionalistes, qui la jugent blasphématoire et "christianophobe", et les défenseurs de la liberté de création. Lors de la première au Rond-Point, jouée sans incident le 8 décembre 2011, quelques centaines de catholiques avaient manifesté devant le théâtre, protégé par plusieurs centaines de policiers. Alors qu'il était venu présenter à Nancy un autre spectacle, en mars 2012, Jean-Michel Ribes avait été agressé par deux hommes se réclamant de l'intégrisme catholique qui lui avait jeté des excréments au visage.