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Chloé Triomphe, édité par A.H. , modifié à
Des dizaines de milliers de salariés ont été contaminés à l'amiante au cours de leur carrière, mais la justice peine encore à désigner les responsables.  

C'est aujourd'hui le dernier espoir d'obtenir justice pour les victimes du drame sanitaire de l'amiante. La cour de cassation examine lundi à 14 heures le pourvoi formé par deux associations, qui contestent l'annulation des mises en examen dans ces dossiers.

Mise à jour le 7 mai à 17h45. La Cour de cassation dira le 19 juin si elle valide ou non l'annulation des mises en examen.

"Pointer les responsabilités". En effet, une petite dizaine de décideurs - des industriels, des scientifiques ou des hauts-fonctionnaires - avaient été mis en examen. Mais à l'automne dernier, la justice avait fait volte-face. C'est contre cette décision que les victimes se battent aujourd'hui. "L'objet n'est pas de mettre des gens en prison, mais de pointer, avec la rigueur de la justice, les responsabilités qui sont à l'origine de cette catastrophe. Evidemment, ce sont des personnes qui ont pris les décisions", soutient Pierre Pluta, ex-employé des chantiers navals Normed de Dunkerque et président de l'association régionale des victimes. 

Eviter de nouvelles catastrophes sanitaires. Pour lui, ce procès porte une autre ambition : "Au-delà de l'amiante, il s'agit de savoir si, en France, on est capables de sanctionner ou non en matière de catastrophe sanitaire. S'il n'y a pas de sanction, il y aura d'autres catastrophes sanitaires", présage-t-il au micro d'Europe 1. Les victimes évoquent notamment les pesticides, ou encore les nano-matériaux présents dans les composants de nombreux objets et aliments de notre vie quotidienne. Leur combat vise aussi à agir en matière de prévention.

Plus de 20 ans après les premières plaintes, la cour de cassation va donc décider si un procès pénal aura lieu ou non en France. L'amiante a causé la mort de 100.000 personnes en France.