Le film d'un lycéen pour sensibiliser les "harceleurs passifs"

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Virginie Salmen, édité par A.H.
Il y a ceux qui frappent, insultent et humilient, et il y a ceux qui voient et ne disent rien. Ce sont ces élèves qu'un jeune réalisateur a voulu cibler dans un film contre le harcèlement scolaire.
VIDÉO

"Vous pensiez que vos actes n'avaient aucune répercussion sur les autres ? Si seulement vous saviez…" C'est par cette phrase que s'achève le film sur le harcèlement scolaire réalisé par Thomas Seng, un élève de 16 ans de Seine-et-Marne. Ce lycéen a tourné seul cette vidéo de 10 minutes, visible sur Internet, et pour laquelle il a fait appel à deux camarades de classe pour jouer les deux personnages principaux.

Les "harceleurs passifs" au cœur du film. En cette journée de mobilisation contre le harcèlement scolaire, le jeune réalisateur a voulu interpeller les témoins, appelés aussi "harceleurs passifs", ceux qui voient mais ne disent rien. Dans ce spot, loin d'être naïf, on sait dès le début que la fin est funeste pour Rachel, la collégienne harcelée par ses camarades. Thomas Seng s'est inspiré d'une histoire vraie, celle d'un élève qui a préféré se jeter sur les rails du RER plutôt que de se laisser rattraper par ses harceleurs. 

Un film pour libérer la parole. Le film de Thomas Seng est projeté toute la semaine dans son lycée de Lognes, en Seine-et-Marne. Quand les lumières se rallument dans la classe, les langues se délient. Michel lève la main et raconte le harcèlement qu'il a subi, à ses camardes médusés. "Ils venaient, ils me frappaient et m'insultaient, et ils rigolaient tous. Pour eux, c'était comme un plaisir quotidien", se souvient-il. Michel se rappelle "des bleus, des douleurs, des cicatrices." Après en avoir parlé à sa CPE, Michel a enfin pu aller à l'école "librement, sans avoir peur." D'autres élèves, eux aussi, racontent des histoires de racket, de coups, d'insultes. Ils n'ont pas osé parler. Cet enfer ne s'est arrêté que lorsqu'ils ont déménagé.