Landes : relaxe pour le gérant d'un parc animalier où 163 macaques avaient été euthanasiés

Plus de 160 macaques avaient été euthanasiés.
Plus de 160 macaques avaient été euthanasiés. © FADEL SENNA / AFP
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avec AFP
Les animaux avaient été euthanasiés après la découverte d'une contamination par le virus de "l'herpès virus B (MaHV1)", hautement pathogène en cas de contamination humaine.

Le tribunal correctionnel de Dax a relaxé lundi le gérant de la Pinède des singes, parc animalier de Labenne, dans les Landes, désormais fermé et dont la quasi-totalité des macaques de Java, porteurs d'un virus pathogène, avaient été euthanasiés en mai 2017. 

Pas de preuve. A l'audience, le 27 novembre, le parquet avait requis une peine de quatre mois de prison avec sursis, ainsi qu'une amende de 3.000 euros à l'encontre de Sébastien Lavignotte, gérant du site de 2003 à 2016, pour exploitation d'une installation non conforme à une mise en demeure. Mais le tribunal a considéré qu'il n'y avait pas la preuve que les arrêtés préfectoraux successifs lui aient été notifiés. L'association environnementale Sepanso Landes s'était portée partie civile.

Le parc animalier, mis en liquidation judiciaire en avril 2016, avait vu son activité suspendue par arrêté préfectoral en janvier de la même année. Les autorités avaient en effet constaté à plusieurs reprises de "graves dysfonctionnements", notamment des évasions répétées d'animaux, une reproduction non-maîtrisée qui avait porté de 60 à 165 le nombre de macaques en quelques années, mais surtout des mesures prophylactiques parcellaires, selon la préfecture.

Virus pathogène pour l'homme. La liquidation judiciaire avait été mise à profit pour effectuer des prélèvements et préciser le statut sanitaire des macaques. Or, au terme des mesures de dépistage, les analyses avaient révélé en janvier 2017 que la plupart des singes étaient contaminés par le virus de "l'herpès virus B (MaHV1)", hautement pathogène en cas de contamination humaine. Ce virus peut être à l'origine d'encéphalomyélite, mortelle dans 80% des cas en l'absence de traitement, et dans 20% en cas de médication antivirale. Même en cas de survie, les séquelles neurologiques et cognitives sont sévères et invalidantes, soulignait encore la préfecture, sur la foi des conclusions de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire).

La décision avait alors été prise d'abattre les primates en mai. La Fondation Brigitte Bardot et l'association 30 Millions d'Amis avaient parlé de "tuerie scandaleuse" et fini par obtenir, en octobre, le transfert des Landes vers un refuge en Mayenne, des deux derniers macaques rescapés du parc où 163 autres ont été euthanasiés.