La Poste mise en cause par la justice après un accident mortel d'un sous-traitant

© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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Décédé accidentellement, le livreur n'était pas déclaré par son employeur. Une situation que La Poste ne pouvait ignorer, selon le rapport d'enquête. 

Il aura fallu des dizaines d'auditions, de constatations et trois juges d'instruction pour venir à bout de l'enquête ouverte en 2013. L'entreprise publique La Poste et l'un de ses sous-traitants ont été mis en cause par la justice après le décès accidentel d'un livreur, en décembre 2013, à Boulogne-Billancourt, révèle Le Parisien

La Poste "ne pouvait ignorer cette situation". Mort noyé après avoir tenté de récupérer un paquet tombé à l'eau (le jeune homme ne savait pas nager), ce livreur "n'avait pas été déclaré par son employeur, DNC Transport", indique le rapport d'enquête, qui assure que "le donneur d'ordre de cette dernière, Coliposte (filiale de La Poste), ne pouvait ignorer cette situation".

Un cadre de La Poste mis en examen. A l'issue de l'instruction, deux personnes ont été mises en examen : le dirigeant de DNC Transport pour prêt de main-d'oeuvre illicite, marchandage et homicide involontaire, et le directeur du centre Coliposte d'Issy-les-Moulineaux pour marchandage et prêt de main-d'oeuvre illicite. Dans ce dossier, La Poste est également mise en cause en tant que personne morale pour prêt de main-d'oeuvre illicite, rapporte Le Parisien.

Pour Me Julien Pignon, l'avocat du syndicat Sud, "cet accident tragique s'inscrit dans un contexte de sous-traitance à outrance" de l'entreprise publique. Du côté de La Poste, on assure que seule la société DNC n'a "pas respecté la réglementation du travail, en violation de ses obligations contractuelles à l'égard de La Poste", explique son avocat Me Hervé Lehman. La justice doit désormais décider ou non de renvoyer les parties devant un tribunal correctionnel.