La mosquée de Pantin va rouvrir vendredi après six mois de fermeture. 1:30
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Théo Maneval, édité par Laetitia Drevet avec AFP
La mosquée de Pantin, qui rassemble environ 1.300 fidèles, avait été fermée en octobre dans la foulée de l'assassinat de Samuel Paty. L'établissement va rouvrir vendredi avec à sa tête un nouveau recteur et un nouvel imam, deux conditions fixées par le ministre de l'Intérieur.
REPORTAGE

Les fidèles attendaient la nouvelle. Fermée le 21 octobre dans le sillage de l'assassinat de Samuel Paty, la mosquée de Pantin rouvrira vendredi avec à sa tête un nouveau recteur et un nouvel imam, deux conditions fixées par le ministre de l'Intérieur. Le nouveau recteur, Abderrahman Dramé, a donné des gages à la préfecture. "On a discuté longuement. Nos pratiques respectent la loi républicaine. On vit sous la République, donc il faut qu'on la respecte", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

Cette mosquée d'environ 1.300 fidèles avait été fermée pour six mois sur instruction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui reprochait notamment à ses responsables d'avoir relayé sur Facebook la vidéo d'un père d'élève à l'origine de l'engrenage ayant conduit au meurtre du professeur d'histoire-géographie de Conflans-Saint-Honorine. 

"C'est bon un geste", se réjouit un fidèle 

Après ce drame, le ministère de l'Intérieur avait promis "une guerre contre les ennemis de la République" et lancé une série d'opérations contre la mouvance islamiste. Dans son viseur figurait l'ancien imam de la mosquée de Pantin, formé au Yémen et soupçonné d'être "impliqué" dans cette mouvance. Ce dernier avait démissionné dès le 26 octobre et un nouvel imam va prendre le relai. De quoi retrouver un peu de sérénité, espèrent les fidèles. "Je suis pour les imams de France, ceux qui sont formés à la laïcité", témoigne un quinquagénaire heureux de pouvoir revenir prier. 

Privés de "leur" mosquée, les habitants de Pantin déploraient ce blocage, contraints d'aller prier à la mosquée de la commune voisine de Drancy. Certains considèrent d'ailleurs cette réouverture anticipée, à cinq jours du ramadan, comme un signe de considération de la part des autorités. "C'est un bon geste, parce que quand quelqu'un fait une bêtise, c'est lui qui paye. Pourquoi faire payer tout le monde ?" Les fidèles les plus impatients pourront venir dès jeudi remettre leur mosquée en état avant la réouverture officielle.