La fin des pubs "pour les enfants" sur le service public ?

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Un sénateur EELV a présenté mercredi une proposition de loi relative à la suppression de la publicité dans les programmes jeunesse du service public.

Des céréales qui vous transforment en super héros, une poupée déclinée du dessin animé du moment… Les émissions jeunesse sont régulièrement entrecoupées de publicités ciblées y compris sur le service public. Mais le sénateur EELV André Gattolin veut faire voter une proposition de loi pour y mettre un terme. Précisions.

Une proposition de loi pour protéger. André Gattolin motive sa proposition de loi par "le poids sur les enfants des messages publicitaires les visant à des heures où la télégarderie bat son plein", explique-t-il. En supprimant la publicité dans les programmes jeunesse du service public, il dit s'inspirer de mesures appliquées avec succès à l’étranger, notamment au Royaume-Uni ou au Québec.

Dans un sondage Ifop commandé par le sénateur, 71 % des Français se disent favorables  à la suppression de la publicité commerciale dans les émissions destinées à la jeunesse.

Toutes les pubs ne sont pas concernées. Si la proposition de loi est votée, cela ne signifie pas pour autant qu'aucune publicité ne passera dans les séquences télé destinées aux plus jeunes. "Les messages publicitaires d'intérêt général et les produits génériques comme le lait, par exemple, seront toujours autorisés", souligne le sénateur.

La question de l'argent. Quid de l'éventuel manque à gagner pour le service public ? "Des reports d'écrans des annonceurs non autorisés pour les émissions jeunesse pourront se faire en prime à une heure où l'on regarde traditionnellement la télé en famille et où des adultes sont susceptibles d'accompagner de manière critique le regard des enfants sur les pubs", fait valoir André Gattolin qui précise également qu'un amendement a été ajouté pour que le dispositif ne s'applique pas avant 2018, date à laquelle la redevance télé pourrait être étendue à tous les foyers, même ceux sans téléviseur.

Une proposition de loi ciblée. Pourquoi ne pas élargir la proposition de loi aux chaînes privées ? "Certaines chaînes privées thématiques ne vivent que des ressources publicitaires et le but n'est pas mettre en danger un modèle économique. Le service public, lui, a des missions", explique le sénateur qui assure avoir reçu le soutien de plusieurs parlementaires républicains.