La CGT espère mobiliser les salariés de la grande distribution pour le week-end de Pâques. 1:41
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Thibaud Le Meneec
Tahar Khelladi, membre de la coordination CGT Carrefour à Illzach, déplore sur Europe 1 "l'hémorragie sociale" croissante des "lieux de vie" que sont les hypermarchés.
INTERVIEW

Les salariés de la grande distribution vont-ils suivre l'appel à la grève lancé par la CGT, depuis vendredi matin et pour tout le week-end de Pâques ? Le syndicat entend dénoncer une "véritable hémorragie sociale" dans ce secteur, avec 30.000 emplois supprimés depuis 2014. 

Pour Tahar Khelladi, membre de la coordination CGT Carrefour à Illzach, près de Mulhouse, il s'agit de mobiliser au maximum les salariés de ces enseignes samedi et dimanche, défend-il sur Europe 1.

Un large public concerné ce week-end ?

Vendredi, la grève a été peu suivie dans les magasins Auchan, Carrefour, Leclerc et autres enseignes de la grande distribution. La mobilisation va-t-elle se renforcer samedi et dimanche ? "Beaucoup de monde vient dans les supermarchés le week-end. Une population extrêmement large va venir dans nos magasins", veut croire Tahar Khelladi.

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Et pour cause : d'après lui, "le modèle de la grande distribution n'a pas vécu", alors que se multiplient les plus petites surfaces, dans les villes notamment. "Il y a moins de cinq ans, selon les chiffres des directions, les Français venaient en moyenne 50 fois par an dans les hypermarchés. Aujourd'hui, c'est encore 49 fois par an. Ce modèle existe encore et reste plébiscité par les citoyens", appuie le responsable syndical.

Les caisses automatiques pointées du doigt

Reste que les hypermarchés se sont transformés lors de ces dernières années : l'automatisation et la numérisation ont envahi les magasins et bouleversé les habitudes des consommateurs. Un processus qui participe, selon le représentant de la CGT, à la "déshumanisation des lieux de vie" que sont ces magasins.

Surtout, ces transformations ne sont pas sans conséquences sur l'emploi, rappelle Tahar Khelladi : "Des études ont démontré que les caisses automatiques étaient beaucoup moins rapides et surtout moins fiables que des êtres humains", poursuit-il. "Pour cette raison, nous considérons que les nouvelles technologies doivent améliorer le quotidien des travailleurs, mais en aucun cas supprimer des emplois. Sans contrepartie pour la clientèle, qui ne paiera pas moins cher ses produits." D'où une mobilisation que le syndicat espère massive, pour alerter autant les consommateurs que les enseignes elles-mêmes.