La canicule a peu accru l'activité déjà soutenue des urgences

L'activité des urgences continue d'augmenter dans des services qui sont maintenant au bout de leurs limites.
L'activité des urgences continue d'augmenter dans des services qui sont maintenant au bout de leurs limites. © MEHDI FEDOUACH / AFP
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avec AFP
Les urgences ont constaté cet été une légère suractivité pendant les périodes de canicule, mais qui n'est pas le seul fait des vagues de chaleur.

Le dernier épisode de canicule, terminé depuis mercredi, a été plutôt bien géré, notamment grâce aux campagnes de prévention, et n'a pas beaucoup accru l'activité déjà soutenue des urgences, ont expliqué des représentants urgentistes lundi. "Les campagnes de prévention qui ont été bâties au cours des 15 dernières années donnent de bons résultats, la population a compris les risques de la chaleur", a observé Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf). Deux vagues de fortes chaleurs successives ont touché la France, entre le 25 et le 27 juillet, puis entre le 30 juillet et le 8 août. 

Une prévention efficace. "On a eu des cas de collègues qui nous ont dit qu'ils avaient retrouvé des personnes âgées décédées chez elles, mais c'est très minime", a déclaré Patrick Pelloux. Quant aux risques pour les personnes âgées dans les jours ayant suivi la fin de la canicule, "il y a des cas mais ça reste ponctuel, il n'y a pas d'épidémies de ce type de pathologies", a indiqué François Braun, président du syndicat Samu-Urgences de France. Contrairement à la canicule meurtrière de 2003, "la méconnaissance du phénomène n'existe plus en 2018 (...) Les spots télévisés le rappellent à tout le monde", a ajouté Pierre Carli, chef de service au Samu de Paris 75 AP-HP, en soulignant la "solidarité" pendant cette période de fortes chaleurs. "On a eu des appels de gens nous signalant des personnes qui n'étaient pas bien chez elles, ce qui évite que ces gens-là ensuite soient malades. Des appels 100% chaleur, c'est-à-dire quelqu'un qui n'est pas du tout malade et qui fait un coup de chaleur, on n'en a pas vu à Paris", a-t-il précisé.

Activité "soutenue" mais pas à cause de la canicule. Pierre Carli a indiqué que l'activité du Samu depuis juillet avait été "soutenue" et "comparable aux autres mois de l'année" tout en précisant qu'il était "difficile de savoir" si cela était lié "indirectement, directement ou pas du tout" à la canicule. Du côté des urgences, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris a signalé dans un communiqué jeudi que, dans une période de sept jours jusqu'au mercredi 8 août, le nombre de passages avait augmenté de 10,1% pour les personnes âgées par rapport aux même dates en 2017 dans 13 services sur 17 en Île-de-France. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn avait, elle, pointé le 8 août "une petite suractivité" pendant les vagues de chaleur, avec en moyenne "entre 3% et 6% des passages qui étaient réellement en lien avec la canicule".

Mais globalement, selon François Braun, "l'effet des pathologies directement liées à la chaleur sur l'activité des urgences est très faible". "La période s'est mal passée, mais pas à cause de la canicule. L'activité des urgences continue d'augmenter dans des services qui sont maintenant au bout de leurs limites en termes de volume d'activité, c'est lié aux fermetures de lits en période estivale et au manque d'effectifs", a-t-il expliqué.