La Bretagne, région qui compte le plus d’hospitalisations pour dépression

Selon une étude de l'Institut de Veille Sanitaire, la région présente des taux de prise en charge de patients en psychiatrie au-dessus de la moyenne nationale entre 2010 et 2014.
Selon une étude de l'Institut de Veille Sanitaire, la région présente des taux de prise en charge de patients en psychiatrie au-dessus de la moyenne nationale entre 2010 et 2014. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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Selon une étude de l'Institut de Veille Sanitaire, la région présente des taux de prise en charge de patients en psychiatrie au-dessus de la moyenne nationale entre 2010 et 2014.

Dans un rapport remis en février 2016 à la ministre de la Santé, l'Observatoire national du suicide indiquait que la mortalité par suicide était de 65 % supérieure au taux national. Selon une étude de l'Institut de Veille Sanitaire (IVS), la région présente également des taux de prise en charge de patients en psychiatrie au-dessus de la moyenne nationale.

Les taux de prise en charge pour des troubles dépressifs étaient de 564,8 pour 100.000 personnes en 2014 dans l'Hexagone. Un chiffre plus élevé chez les femmes, avec 698,3 contre 421,5 chez les hommes. En Bretagne, les femmes sont touchées 27,5 % de plus qu'au niveau national, rapporte France 3 Bretagne. De leur côté, les Bretons touchés 35,4 % de plus que la moyenne nationale.

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Source : Institut de Veille Sanitaire

Trio de tête des troubles bipolaires. La région se retrouve également dans le trio de tête concernant la prise en charge des troubles bipolaires. En 2014, les taux de prise en charge étaient de 157,1 pour 100 000 personnes (190,3 chez les femmes et 120,8 chez les hommes) avec une augmentation annuelle de 2,6% chez les hommes et de 3,4% chez les femmes entre 2010 et 2014. En Bretagne, le taux de prise en charge pour les femmes est de 249,6 soit 21,2% de plus qu'au niveau national et de 157,4 pour les hommes soit 30,3% de plus que la moyenne nationale.

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Source : Institut de Veille Sanitaire

Un taux de recours à l'hospitalisation sous contrainte "très important". Comment expliquer de tels chiffres dans l'ouest de la France ? Interrogé par le Huffington Post, le professeur Dominique Drapier, chef du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie adulte à Rennes, explique qu'en Bretagne, le "taux de recours à l'hospitalisation sous contrainte est très important". Un chiffre devenu selon lui "habituel", dans une région largement touchée par la désertification médicale

Toujours d'après le spécialiste, l'Agence régional de santé (ARS) ne favorise pas non plus les alternatives à l'hospitalisation telles que l'hospitalisation de jour, les foyers pour patients, la prise en charge à domicile, "des solutions pour lesquelles il n'y a pas d'appels d'offre" ajoute-t-il.