Jean-François Delfraissy sur la fin de vie : "La loi Claeys-Léonetti n'est pas connue ni appliquée"

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Grégoire Duhourcau
Le CCNE n'a pas donné son feu vert à la légalisation de l'euthanasie en France. Son président a détaillé les raisons de cette décision chez Matthieu Belliard sur Europe 1, mardi.
INTERVIEW

Le CCNE (Comité consultatif national d'éthique) s'est déclaré défavorable à la légalisation de l'euthanasie, mardi. La loi Claeys-Léonetti sur la fin de vie, interdisant le suicide assisté et l'euthanasie, ne sera donc pas modifiée. Le professeur Jean-François Delfraissy, président du CCNE, a expliqué sa position sur la question au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1.

"La fin de vie ne se passe pas bien en France." Le professeur Delfraissy reconnaît qu'"il y a un consensus pour dire que la fin de vie ne se passe pas bien en France", que la fin de vie touche, essentiellement, des personnes âgées même s'il y a des situations extrêmes qui sont difficiles, que la loi Claeys-Léonetti n'est pas connue ni appliquée, que les moyens sont insuffisants sur le nombre de lits de soins palliatifs."

Toutefois, le président du CCNE ne s'est pas montré fermé à l'idée de modifier la loi si elle persiste à être insatisfaisante : "On demande une évaluation assez fine de ces situations extrêmes pour ensuite éventuellement, si c'est nécessaire, aller vers une modification de la loi."

Selon lui, "en résolvant ça, une bonne partie des situations extrêmes, que crée d'ailleurs parfois la médecine, pourrait être résolue". Jean Léonetti, auteur de la loi, a rappelé sur Europe 1 mardi que cette disposition, donne le droit au malade s'il en fait la demande, "de dormir pour ne pas souffrir".

 

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Une modification de la loi possible après évaluation. Malgré cette loi sur la fin de vie, "on ne s'est pas donné les moyens" d'offrir de "meilleures conditions de décès pour la majorité des Français", juge Jean-François Delfraissy.