"Je me repasse la bande des événements tous les jours", confie un héros de l'attaque du Thalys

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Il est l'un des "héros ordinaires" ayant permis de neutraliser l'assaillant du Thalys. Un an après, Mark Moogalian est revenu sur cette journée dont il porte encore les stigmates. 

Il y a un an, grâce au courage de Mark Moogalian et à celui d'autres passagers, un massacre avait pu être évité dans le Thalys 9364, qui reliait Amsterdam à Paris. Le 21 août 2015, cet universitaire de 52 ans arrachait en effet des mains d'Ayoub El Khazzani le fusil d'assaut de type kalachnikov avec lequel était monté dans le train ce petit délinquant converti à l'islam radical.

Un acte héroïque qui a valu à ce Franco-Américain, vivant en France, d'être blessé par balles. "Je me repasse la bande des événements tous les jours. Au début, c’était parce que je ne voulais oublier aucun détail. Maintenant, c’est sans doute le fait que je souffre encore des séquelles de mes blessures, notamment à la main et au bras gauche", confiait-il ce week-end à La Voix du Nord.
 
"Je ferme les yeux et fais le mort". Des séquelles physiques qui rappellent quotidiennement à Mark Moogalian ce qu'il a vécu ce jour-là, à bord du wagon 12 où il était installé avec sa femme. Car le quinquagénaire a bien cru qu'il allait y passer. "J’arrive à m’emparer de la kalachnikov et m’enfuis avec. Je fais quatre ou cinq pas et j’entends une détonation. C’est le bruit du pistolet avec lequel Ayoub El-Khazzani vient de me tirer dessus. Je m’écroule, tapant contre la tablette d’un siège, et lâche l’arme. […] Je ferme les yeux et fais le mort. Je me dis que si c’est lui, il va me mettre une balle dans la tête", raconte-t-il au quotidien local.

Mais l'homme est rapidement maîtrisé par trois Américains, dont Spencer Stone, un membre de l'U.S. Air Force. Lorsqu'il reprend ses esprits, cet autre héros du Thalys est en train de lui prodiguer les premiers soins, plaçant ses doigts sur son cou. C'est ce qui va sauver la vie de Mark Moogalian. "Il n'arrête pas de me dire : 'tu es un héros, faut qu'on aille boire une bière ensemble'", rapporte le rescapé dans Le Parisien. D'ailleurs, le 27 juin dernier, tous se sont revus la première fois depuis l'attentat avorté, à l'ambassade des États-Unis en France.
 
"Le 13 novembre, je n'ai pas bougé pendant 30 minutes". Difficile pour Mark Moogalien de tourner la page, d'autant plus avec la succession d'attentats cette année. "Chaque fois, cela remue tout ce que j'ai pu ressentir. C'est plus vrai, c'est plus réel", livre-t-il auprès de BFMTV. "Le 13 novembre, je me souviens, quand je l'ai appris j'étais debout, je n'ai pas bougé pendant 15, peut-être 30 minutes. Je suis juste resté fixe, tout était noir… J'avais l'impression que je pouvais voir un peu la scène."