Les animaux sauvages seront bientôt interdits dans les cirques en France (photo d'illustration) 1:34
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Virginie Salmen, édité par Ariel Guez avec AFP
L'interdiction sera progressive, mais dans quelques années, il n'y aura plus d'animaux sauvages dans les cirques ambulants. Les zèbres et les tigres attirent pourtant de nombreux spectateurs, de quoi inquiéter Sacha Krosemann, qui craint que son entreprise familiale ne s'en relève pas.

Les cirques sont en colère. Portée par Cédric Villani et le groupe EDS, une proposition de loi actant la fin progressive des spectacles d'animaux sauvages dans les cirques ambulants et des numéros de dauphins ou d'orques va être débattue et votée jeudi à l'Assemblée nationale. Une proposition de loi qui arrive quelques jours après les annonces du gouvernement sur le sujet. La France rejoindra ainsi la vingtaine de pays européens qui ont déjà interdit ou limité la présentation d'animaux sauvages dans les cirques. Sur Europe 1 mardi, le journaliste Hugo Clément, engagé depuis plusieurs années pour l'environnement et contre la maltraitance animale, poussait France 2 à suivre cette philosophie et à retirer les félins soient de l'émission culte Fort Boyard. 

 

"Depuis qu'il y a eu ces annonces, on dirait que les gens se précipitent pour venir au cirque et voir les animaux"

Mais les cirques sont inquiets. Sacha Krosemann, qui dirige le cirque ambulant Europa, installé début octobre à Limay dans les Yvelines avec ses six tigres et quatre zèbres, cite au micro d'Europe 1 les chiffres de sa filière. Selon lui, les cirques avec animaux accueillent chaque année 13 millions de spectateurs... contre un petit million pour les cirques contemporains. Barbara Pompili l'assure pourtant : les gens iront autant au spectacle, même sans les animaux sauvages. Une position qui ne convainc pas le gérant du cirque. 

"Depuis qu'il y a eu ces annonces, on dirait que les gens se précipitent pour venir au cirque et voir les animaux. Ils se disent qu'après, pour les voir, il faudra aller au Zoo ou faire un safari à l'étranger", explique Sacha Krosemann. Son fils de 17 ans, qui s'appelle Sacha comme lui, a aussi très peur que l'entreprise familiale ne s'en relève pas. "Je m'imagine toujours avec les animaux, je ne perds pas espoir ! Mais bon, on va attendre les nouvelles de la ministre", explique-t-il. 

 

Une transition progressive et une aide pour la reconversion des cirques concernés

Pour l'instant, aucune date n'a été annoncée par le ministère de la Transition écologique, qui aurait toutefois évoqué l'idée une transition progressive en cinq ans. Dans son discours le 29 septembre, Barbara Pompili annonçait par ailleurs que le gouvernement va débloquer une enveloppe de huit millions d’euros "pour la reconversion des cirques et des personnels des delphinariums."