Angela avait perdu la vie sur la terrasse de la pizzeria de Sept-Sorts, en Seine-et-Marne. 1:33
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Justin Morin, édité par Jonathan Grelier avec AFP , modifié à
En août 2017, Angela, une adolescente de 13 ans, perdait la vie sur la terrasse d'une pizzeria de la commune de Sept-Sorts, en Seine-et-Marne après qu'un conducteur avait foncé sur l'établissement avec son véhicule. Il a été condamné à la perpétuité jeudi. "Ils ont vengé notre fille", déclare la mère de la victime, vendredi sur Europe 1.
TÉMOIGNAGE

Elle réclamait la justice depuis bientôt quatre ans et a finalement été entendue. Betty, la mère d'Angela, l'adolescente de 13 ans qui avait été tuée le 14 août 2017 par un homme qui avait foncé en voiture sur la terrasse d'une pizzeria de la commune de Sept-Sorts, en Seine-et-Marne, a livré son témoignage exclusif vendredi sur Europe 1, au lendemain de la condamnation du suspect. "Ils ont vengé notre fille", a-t-elle déclaré à notre micro dans une allusion à la cour d'assises de Seine-et-Marne. Au terme de trois semaines de procès, celle-ci a condamné David Peterson, 36 ans, à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans.

"On remercie la justice française de nous avoir donné ce qu'on attendait"

À l'époque, douze autres clients avaient été blessés grièvement. Ce vigile, domicilié dans la ville voisine de La Ferté-sous-Jouarre et gros consommateur de stupéfiants, avait "délibérément" dirigé sa voiture vers la terrasse d'une pizzeria, avant de s'encastrer dans le restaurant. Il se trouvait dans un "véritable délire de persécution" et se pensait "suivi", selon la procureure de l'époque et avait absorbé une grande quantité de médicaments ce jour-là. Il n'avait pas été en mesure d'expliquer son geste lors de sa garde à vue.  

"La seule vraie vengeance pour nous, c'est la justice et qu'elle montre l'exemple", a poursuivi Betty. "On a été vengé, on a honoré la mémoire de notre fille et on remercie cette justice française de nous avoir donné ce qu'on attendait." Pour sa décision, la cour d'assises de Seine-et-Marne a retenu le principe d'altération du discernement de l'accusé mais refusé de minorer sa peine "eu égard à sa dangerosité", a relaté le procureur adjoint de Meaux, Eric de Valroger, avocat général dans ce procès.

"On n'a jamais quitté les centres hospitaliers"

Pour la mère d'Angela, cette condamnation "est vraiment à la hauteur de ce qu'il a fait". Le père d'Angela "a été opéré sept fois", a rappelé l'avocat général. Son jeune frère de 4 ans avait lui aussi été gravement blessé. Le magistrat dit aussi avoir été marqué par "la souffrance psychique et physique" des 48 victimes qui s'étaient portées parties civiles.

"Chaque jour, c'était énormément difficile. On s'est imprégné de la douleur des uns et des autres. Le soir, on rentrait, on était complètement vidés. Ces jours de procès, on était vraiment dans un autre monde", a raconté Betty sur notre antenne. "On avait une épée de Damoclès au-dessus de la tête durant toutes ces années, en plus de notre souffrance, en plus de toutes nos pathologies... On n'a jamais quitté les centres hospitaliers, les rendez-vous médicaux", a-t-elle souligné. "On ne pourra jamais tourner la page, mais on va peut-être aider nos enfants à avancer. C'est eux notre moteur."

"Merci pour cet exemple et merci pour cette victoire", a-t-elle conclu à l'attention de la justice. Sollicité, l'avocat de la défense, Emmanuel Giordana, a indiqué qu'il "allait réfléchir sur l'opportunité d'un appel".