Incident de la tour Eiffel, drame de Sept-Sorts : "La majorité des patients atteints de troubles mentaux ne commettent pas d'actes violents"

Selon Gisèle Apter, vice-présidente du syndicat des psychiatres des hôpitaux, le fait d'avoir besoin de soins en psychiatrie est un problème majeur qui reste caché.
Selon Gisèle Apter, vice-présidente du syndicat des psychiatres des hôpitaux, le fait d'avoir besoin de soins en psychiatrie est un problème majeur qui reste caché. © Europe 1
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Gisèle Apter, vice-présidente du syndicat des psychiatres des hôpitaux, invitée jeudi sur Europe 1, a rappelé jeudi sur Europe 1 que "tout acte violent n'est pas signe d'un trouble mental".
INTERVIEW

En dix jours, deux hommes fragiles psychologiquement,voire malades, sont passé à l'acte. Un jeune homme a foncé sur des clients d'une pizzeria lundi soir, tuant une adolescente. Fin juillet, un homme a également voulu s'en prendre à des militaires, au pied de la Tour Eiffel. Selon Gisèle Apter, vice-présidente du syndicat des psychiatres des hôpitaux, invitée jeudi d'Europe 1, ces actes isolés posent à la fois la question de la prise en charge des patients qui sont connus pour avoir des troubles psychologiques et de ceux qu'il faudrait détecter. "La prévention est générale : il s'agit de limiter l'émergence de problèmes qui sont repérables parfois dès le plus jeune âge", étaye-t-elle. "Puis il y a le repérage lorsque les problèmes apparaissent à un âge souvent plus avancé."

Toutefois, la psychiatre tient à le rappeler :"Tout acte violent n'est pas signe d'un trouble mental. La majorité des patients que nous voyons ne commettent pas d'actes violents. D'ailleurs, dans un cas nous avions un jeune homme de 19 ans, l'agresseur de la tour Eiffel, qui était connu des services de santé, alors que dans le deuxième cas, que je sache, il n'est fait mention d'aucun problème de santé antérieur", ajoute la spécialiste.

Se défaire des croyances. Pour Gisèle Apter, la psychiatrie souffre d'une réduction de moyens pour repérer les patients atteints de troubles mentaux, mais aussi de la peur liée à ce genre de traitement. "C'est facile d'aller voir son généraliste, mais c'est beaucoup plus dur de dire que l'on a des problèmes mentaux, parce que l'on a peur ou que l'on a honte, ou les deux", souligne-t-elle. "Le fait d'avoir besoin de soins en psychiatrie ou disons en psychologie au sens large est un problème majeur qui reste caché, car on croit à tort qu'il suffirait de se pousser un peu pour être moins déprimé, de prendre sur soi pour arrêter de boire. Pourtant, chacun sait que ce n'est pas si simple et que ce sont des pathologies".