Incendie meurtrier à Paris : la suspecte va être présentée à un juge d'instruction

L'incendie de la rue Erlanger avait fait dix morts en début de semaine.
L'incendie de la rue Erlanger avait fait dix morts en début de semaine. © AFP PHOTO / BENOÎT MOSER / BSPP
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avec AFP , modifié à
La quadragénaire, qui avait été interpellée en état d'ébriété dans la nuit de lundi à mardi, peu après le départ de l'incendie de la rue Erlanger, va être présentée dans la soirée de vendredi à un juge d'instruction.

La femme soupçonnée d'avoir déclenché l'incendie d'un immeuble parisien qui a fait dix morts, dans la nuit de lundi à mardi, va être présentée dans la soirée à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen, a annoncé vendredi le parquet de Paris. Le tout, "dans le cadre d'une information judiciaire qui sera ouverte des chefs de destruction par incendie de nature à créer un danger pour les personnes et destruction par incendie ayant entraîné la mort".

Treize séjours dans un établissement psychiatrique. Cette quadragénaire, qui a effectué treize séjours dans un établissement psychiatrique parisien entre 2009 et 2019, avait été interpellée en état d'ébriété, peu après le départ de l'incendie qui a ravagé cet immeuble du XVIe arrondissement de Paris, le plus meurtrier en près de 14 ans dans la capitale. Les autorités ont dénombré 96 blessés et une personne était toujours mercredi dans un "état d'urgence absolue", selon le procureur de la République Rémy Heitz.

La suspecte nie les faits. Depuis le début de l'enquête, le profil et le suivi psychiatriques de la suspecte sont au cœur des investigations. Sa garde à vue avait été interrompue mardi après-midi afin de lui faire subir un examen à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police. Unique en France, cette structure, surnommée l'"I3P", accueille des personnes présentant à la fois un "danger imminent pour la sûreté des personnes" et "des troubles mentaux manifestes". Son audition avait ensuite pu reprendre jeudi après ces examens médicaux. Elle a nié avoir commis les faits qui lui sont reprochés, au cours de la première partie de sa garde à vue.

Cette femme venait de sortir, le 30 janvier, d'un séjour de près de deux semaines à l'hôpital psychiatrique de Saint-Anne à Paris. Cette hospitalisation, la treizième en dix ans, avait pris fin "sur décision médicale", a souligné mercredi le procureur.