Incendie du Cuba Libre : de nombreuses défaillances de sécurité pointées par l'enquête

Le soir de l’incendie la porte de secours était verrouillée.
Le soir de l’incendie la porte de secours était verrouillée. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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Justin Morin, édité par R.Da.
Le violent incendie d'une boîte de nuit non déclarée au sous sol d'un bar rouennais, la nuit du 5 au 6 août 2016, avait coûté la vie à 14 personnes.

La soirée d'anniversaire a tourné au cauchemar. Il y a un an le Cuba Libre, un bar de Rouen, prenait feu faisant quatorze victimes. La personne qui portait le gâteau et les bougies a chuté ; le feu s'est tout de suite répandu dans une petite pièce située au sous-sol de l'établissement. L'enquête ouverte juste après le drame a rapidement pointé du doigt la responsabilité des deux co-gérants du bar.

Une boîte de nuit non déclarée. Les enquêteurs n’ont pas mis longtemps à découvrir que les règles de sécurité les plus élémentaires n’avaient pas été respectées. Au sous-sol, où se sont retrouvées piégées les victimes, avaient été aménagée par les deux co-gérants une petite boîte de nuit non déclarée et non conforme aux normes. Les murs étaient recouverts d’une mousse très inflammable, et un fumoir y était même installé.

Les victimes prises au piège. Autre élément à charge : le soir de l’incendie la porte de secours était verrouillée, ce qui a empêché les personnes présentes au sous-sol de s’échapper. Les deux prévenus, deux frères, sont donc poursuivis pour homicides et blessures involontaires avec circonstances aggravantes, celles d’avoir délibérément enfreint les obligations de sécurité. Les deux hommes ont reconnu les faits. Ils sont actuellement en liberté, sous contrôle judiciaire, dans l’attente d’un jugement.

Si un accord d’indemnité a été trouvé entre les familles des victimes et l’assureur du bar, les proches attendent surtout la tenue du procès en correctionnel, possiblement début 2018, pour que les deux accusés s’expliquent.