Île-de-France: de nombreux pesticides dans l'air mais leur concentration en baisse

En zone rurale, l'utilisation des herbicides est majoritaire, tandis que les insecticides/acaricides sont d'usage plus courant en ville.
En zone rurale, l'utilisation des herbicides est majoritaire, tandis que les insecticides/acaricides sont d'usage plus courant en ville. © REMY GABALDA / AFP
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avec AFP , modifié à
Une quarantaine de pesticides seraient présents en Île-de-France, en zones urbaine et agricole. Leur concentration est toutefois en baisse. 

La présence d'une quarantaine de pesticides a été détectée dans l'air en Ile-de-France, en ville comme en zone rurale, selon une campagne de mesures réalisée sur un an par Airparif, qui montre toutefois une baisse de leur concentration au printemps, période de pic d'utilisation.

Pas de réglementation dans l'air. L'organisme de surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France s'est focalisé pendant l'année 2014 sur 170 pesticides, recherchant leur éventuelle présence dans l'atmosphère de la région. Environ un millier de pesticides sont actuellement utilisés en France de manière courante. "Les pesticides sont présents dans l'air toute l'année, en zone urbaine comme en zone agricole" et "il n'existe toujours pas de réglementation dans l'air de ces produits, ni de dispositif de surveillance", rappelle Airparif. Sur l'ensemble de l'année 2014, 38 substances chimiques différentes ont été retrouvées en zone urbaine et 36 à la campagne. Il n'existe pas de comparaison avec le passé sur l'ensemble de l'année.

Des composés interdits toujours détectés. Si 26 substances ont été détectées dans les deux zones de mesures, certains composés ne se trouvent qu'à la campagne ou qu'en ville. En zone rurale, l'utilisation des herbicides est majoritaire, tandis que les insecticides/acaricides sont d'usage plus courant en ville, souligne Airparif. Fait inquiétant, l'organisme note que "15 composés interdits sont toujours détectés en 2014", de manière plus fréquente en ville (52 détections) qu'à la campagne (14 détections). L'organisme estime qu'une "plus grande diversité d'usages en ville" peut expliquer cette différence, ainsi que le stockage au domicile par des particuliers de produits devenus interdits.

Une concentration réduite. Au printemps, période de pic d'utilisation des pesticides, le nombre de substances détectées est passé entre 2006 et 2014 de 29 à 21 en zone rurale. Il est resté identique en zone urbaine (19 composés). Leur concentration sur cette période s'est par ailleurs réduite. "Une baisse moyenne des teneurs est visible sur les deux sites (étudiés), oscillant entre 70% sur le site rural et 75% sur le site urbain", selon Airparif. "Cette baisse atteint même 95% pour les composés dont la teneur est la plus élevée". Un seul composé est en hausse - le métolachlore - et cela est "peut être imputable à l'arrêt de plusieurs autres herbicides depuis 2006 qui ont renforcé son utilisation", avance l'organisme.