Hôpital de Tours : 300 postes pourraient être supprimés, le personnel inquiet

D’ici à 2026, 300 lits pourraient être supprimés et 300 postes ne seraient pas remplacés au CHU de Tours. (Illustration)
D’ici à 2026, 300 lits pourraient être supprimés et 300 postes ne seraient pas remplacés au CHU de Tours. (Illustration) © AFP
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Marie Moley édité par C.O.
Le plan de restructuration de l'hôpital de Tours prévoit la suppressions de 300 postes d'ici à dix ans.

La grogne monte au CHU de Tours. D’ici à 2026, 300 lits pourraient être supprimés et 300 postes ne seraient pas remplacés. C'est ce que prévoit un plan de restructuration devant financer notamment l’installation de l’hôpital dans de nouveaux locaux.

Au détriment des patients ? Ce projet inquiète le personnel hospitalier. Marie, aide-soignante en neurologie, service dans lequel treize postes pourraient être supprimés, redoute que cette restructuration ne se fasse au détriment des patients : "Lorsqu'une personne a besoin de parler pendant deux heures parce que le médecin vient de lui annoncer qu'elle a une tumeur cérébrale, c'est nous qui récupérons tout ça. Si l'on ne peut plus faire ça, on va la laisser pleurer dans un coin ? Si elle nous demande un shampoing, on va être obligé de lui dire non car on n'a pas le temps ?", s'interroge l'aide-soignante.

Une course à la rentabilité. Le CHU cherche à améliorer les performances financières de l'hôpital et devenir bénéficiaire. Pour y arriver, elle compte miser, comme beaucoup d'hôpitaux, sur l'ambulatoire, lorsque les patients opérés quittent l'hôpital le soir même plutôt que le lendemain. "On commence à nous mettre en concurrence les services avec les autres, en disant, 'eux ils ont fait plus de sorties, eux ils ont fait plus d'entrées, il faut en faire plus maintenant de votre côté'. On ne sait pas comment faire, ce n'est pas notre métier", confie Julie, infirmière en pneumologie qui dénonce une course effrénée à la rentabilité.

Un prêt de l'Etat. En contrepartie de ces suppressions de postes, le CHU pourrait obtenir un prêt de l'Etat de 650 millions d'euros pour moderniser les locaux. Le projet sera examiné le 20 avril par le gouvernement.