Nicolas Zeller Europe 1 3:42
  • Copié
avc AFP , modifié à
Invité de Dimitri Pavlenko sur Europe Matin vendredi, Nicolas Zeller, médecin dans les forces spéciales de l'armée française, est revenu sur la relation de la population à l'armée. "Un rapport ambigu et paradoxal" pour le colonel, et un manque de reconnaissance qu'il évoque dans son ouvrage "Corps et âme".
INTERVIEW

Invité sur Europe Matin vendredi, Nicolas Zeller, médecin dans les forces spéciales de l'armée française et auteur du livre Corps et âme aux éditions Taillandier, a détaillé le lien entre la Nation et les soldats. "Ce rapport est ambigu, paradoxal, probablement guidé par l'émotion et le sensationnel" ce qui à son sens "nourrit aussi la société aujourd'hui". "La société a une conscience assez superficielle de ce que peut être l'armée d'aujourd'hui", a-t-il continué au micro de Dimitri Pavlenko, espérant que son ouvrage pourra éclairer cette vision.

Maxime Blasco, une "figure d'héroïsme"

Dans Corps et âme, il écrit que "les militaires aimeraient que cette société s'arrête respectueusement pour dire merci ou pour dire au revoir". En référence au caporal Maxime Blasco, mort au combat lors d'une opération de reconnaissance le 24 septembre, il a regretté que quelques jours après l'hommage, la Nation ait oublié. "Quelle figure cet homme, j'espère qu'on en fera un modèle !" À son sens, la représentation du caporal est "extrêmement fondatrice", une "figure d'héroïsme, de simplicité, d'engagement" qui, à terme, "pourrait à la fois motiver des jeunes" à rejoindre l'armée", mais aussi renforcer "et continuer à éclairer le chemin de ceux" qui y sont déjà.

Pour lui, les hommages aux soldats sont une "émotion est très temporaire, quelque chose qui, quelques jours plus tard, disparaît" à l'instar de "toutes les émotions". Un manque de reconnaissance que le colonel explique plus généralement par une "société du consumérisme", peut-être "un peu centrée sur elle-même". Après ces brefs moments de reconnaissance de la population, "chacun retourne dans son cercle" poursuit le colonel.