Hollande tacle Fillon et Macron devant les partenaires sociaux

Le chef de l'État a dressé un bilan "contrasté" de ses cinq années de dialogue social
Le chef de l'État a dressé un bilan "contrasté" de ses cinq années de dialogue social
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B.G. avec AFP , modifié à
Le chef de l'État a présenté ses vœux aux partenaires sociaux mardi. L'occasion de dresser un bilan "contrasté" de son quinquennat, mais aussi de tacler François Fillon et Emmanuel Macron.

Discours testament. Un discours en forme de baroud d'honneur. Voilà à quoi ressemblaient les vœux adressés par François Hollande aux partenaires sociaux mardi à l'Élysée, les derniers de son quinquennat. A cette occasion le chef de l'État a dressé un bilan "contrasté" de ses cinq années de dialogue social : "30.000 accords collectifs de branches ou d'entreprises sont signés annuellement", comme récemment chez Renault, "mais au niveau national, l'élan contractuel a perdu de sa vigueur. Certains ont parfois préféré renvoyer la balle au gouvernement plutôt que de faire le pari de la négociation interprofessionnelle", a-t-il d'abord déploré, suscitant des réactions de la part des principaux leaders syndicaux.

"Pourquoi ne se représente-t-il pas ?" "Il a donné du sens, il aurait peut-être dû le faire plus tôt, mais il a donné du sens", a réagi Laurent Berger (CFDT) dans la cour de l'Elysée. De son côté, Jean-Claude Mailly (FO) a ironisé : "Il a fait un bilan positif sur le plan économique et social, mais si c'était aussi positif que ça, je ne comprends pas pourquoi il ne se représente pas." Quant à François Hommeril (CFE-CGC), il a évoqué un "bilan très controversé" du quinquennat "sur la place du dialogue social".

Fillon dans le viseur. Au-delà de ce bilan, François Hollande a également formulé quelques remarques qui ressemblent à des piques envoyées aux rivaux du candidat socialiste à l'élection présidentielle, qui sera désigné à l'issue d'une primaire. "Je ne comprends pas que des voix puissent réclamer de mettre un terme au dialogue social parce qu'il y aurait la nécessité de prendre par surprise l'opinion publique de crainte qu'elle ne se réveille", a-t-il lancé en référence au programme de François Fillon pour 2017. "Le risque, c'est le blocage, que face à la brutalité, il y ait une autre brutalité", a-t-il mis en garde, visant le candidat de la droite et sa volonté de gouverner par ordonnances dans les premiers temps de son quinquennat s'il remportait la présidentielle.

Macron aussi. Autre banderille, pour Emmanuel Macron cette fois, qui souhaite que l'Etat assure à l'avenir la gestion de l'assurance-chômage en lieu et place des partenaires sociaux : "D'autres modèles que le paritarisme sont possibles, l'étatisation, je n'ose pas dire la nationalisation", a noté François Hollande, pointant le "paradoxe" qui consiste "à se plaindre d'un excès de régulation étatique et en même temps d'appeler à l'intervention de l'Etat dès lors qu'on ne veut plus maintenir le paritarisme".