Haute-Savoie : le tramway du Mont-Blanc paralysé par un conflit social

Le tramway achemine notamment les alpinistes souhaitant gravir le mont Blanc par sa voie royale.
Le tramway achemine notamment les alpinistes souhaitant gravir le mont Blanc par sa voie royale. © capture d'écran
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avec AFP , modifié à
Onze des 18 employés du tramway protestent depuis vendredi contre la réintégration de leur chef d'exploitation, visé par des plaintes pour harcèlement moral.

Le tramway du Mont-Blanc, célèbre ligne à crémaillère qui relie la commune de Saint-Gervais, en Haute-Savoie, au glacier de Bionnassay, est fermé depuis trois jours en raison d'un conflit qui oppose son chef d'exploitation à plusieurs employés. Vendredi 23 décembre, la Compagnie du Mont-Blanc, qui exploite la ligne dans le cadre d'une délégation de service public, a acté sa fermeture jusqu'à nouvel ordre, après que onze des 18 employés ont décidé d'exercer leur droit de retrait.

Harcèlement moral. Ces derniers protestent contre la décision de l'inspection du travail de réintégrer le chef d'exploitation du tramway : celui-ci avait été mis à pied et faisait l'objet d'une procédure de licenciement, après plusieurs plaintes déposées par une partie des employés pour harcèlement moral. La direction de la Compagnie du Mont-Blanc a fait appel de la décision de l'inspection du travail.

L'économie locale pénalisée. Dans un courrier, le maire (Les Républicains) de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex, sollicite ce lundi l'intervention de la préfecture de Haute-Savoie, réclamant au préfet de réquisitionner "sans délai" le personnel, "tout en assurant sa sécurité et en ne l'exposant pas à un risque avec l'employé avec lequel ils sont en conflit". "Je vous demande par ailleurs de bien vouloir mobiliser les fonds de l'État afin d'indemniser l'ensemble des acteurs économiques lésés par ce conflit [...] : hôteliers et hébergeurs, restaurateurs...", ajoute-t-il à l'adresse du préfet.

"C'est l'argent du contribuable qui est piétiné". Contacté, l'élu, qui pointe un problème de "sécurité publique", fait valoir que l'infrastructure est le seul moyen d'accès à des habitations et à un hôtel situés dans les alpages. "Déjà qu'il n'y a pas beaucoup de neige… et que l'exploitation du tramway est déjà déficitaire. On n'a pas besoin de ça. C'est l'argent du contribuable qui est piétiné", déplore-t-il, rappelant que des travaux de réfection des douze kilomètres de ligne, débutés il y a trois ans pour 20 millions d'euros, sont sur le point de s'achever.

2.372 mètres d'altitude. De son côté, la préfecture de Haute-Savoie a fait savoir à l'élu dans un courrier qu'il lui est "difficile d'intervenir à ce stade", bien qu'elle ne "sous-estime pas" les dommages causés par cette fermeture. Propriété du département de Haute-Savoie, le tramway du Mont-Blanc est le train à crémaillère le plus haut de France. Démarrant à 580 mètres d'altitude sur la commune de Saint-Gervais pour arriver à 2.372 mètres, il achemine notamment les alpinistes souhaitant gravir le Mont-Blanc par sa voie royale.