Hausse des frais d'inscription et nouveaux prêts étudiants : les propositions de l'Institut Montaigne pour les universités

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Virginie Riva, édité par Mathilde Durand
Un rapport de l'Institut Montaigne dévoilé jeudi préconise une série de mesures pour améliorer le système d'enseignement supérieur français. Plus d'investissement de la part de l'Etat, plus d'autonomie pour les universités mais aussi hausse des frais d'inscription : l'organisme de réflexion s'inspire du système anglo-saxon. 

Comment les universités vont-elles sortir de la crise sanitaire du Covid-19 ? Entre la lassitude des enseignants, le manque réel de moyens financier, notamment pour la recherche ou encore le "manque d'autonomie" et "l'afflux démographique", l'Institut Montaigne a dressé une liste des défis qui menacent l'université avant de faire des préconisations, dévoilées jeudi dans un rapport. Certaines propositions risquent de susciter le débat puisque le think thank libéral évoque une augmentation des frais d'inscription ou encore la révision du statut d'enseignant-chercheur.

Augmentation des frais d'inscription 

Passer de 170 à 900 euros pour s'inscrire en licence et de 243 à 1200 euros en master : voici par exemple une des proposition audacieuse du rapport. L'objectif est d'augmenter les entrées financières des universités. Et pour compenser ce surcoût pour les étudiants, l'Institut Montaigne propose de mettre en place des prêts innovants que les étudiants rembourseraient une fois entrés dans la vie active et selon leurs revenus.

Autre préconisation : pour les universités qui le souhaitent, l'Institut Montaigne suggère qu'elles gèrent seules leur patrimoine immobilier, ce qui n'est pas le cas actuellement. L'inspiration de ce rapport est clairement à chercher du côté anglo-saxon. Les présidents d'université sont invités à devenir "des entrepreneurs institutionnels" : récupérer les prérogatives des Crous et gérer seul l'ensemble des aides sociales.

Aides pour les étudiants et investissement de l'Etat

Ces aides devraient d'ailleurs être augmentée à hauteur de 250 millions d'euros pour les étudiants les plus en difficulté. "Les étudiants doivent être mis au cœur du dispositif de l’enseignement supérieur", assure l'organisme de réflexion. "Un étudiant sur cinq quitte l’enseignement supérieur sans en être diplômé, soit 75.000 jeunes par an.

L'Etat n'est pas pour autant appelé à se désengager, selon l'Institut. La France devrait au contraire augmenter ses efforts et consacrer 5% de son PIB à l'enseignement supérieur et à la recherche. C'est seulement 3,5% actuellement. "Le modèle économique de l’enseignement supérieur français, marqué par un sous-financement chronique, n’est en effet plus soutenable", alerte encore l'Institut Montaigne.