"Groupe AZF" : une trace d'ADN retrouvée sur une bombe correspond à celle d'un suspect

En 2003-2004, le groupe "d'action AZF" avait défrayé la chronique  en menaçant de faire sauter le réseau ferré.
En 2003-2004, le groupe "d'action AZF" avait défrayé la chronique en menaçant de faire sauter le réseau ferré. © CHRISTOPHE SIMON / AFP
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avec Guillaume Biet , modifié à
Selon les informations du Parisien, confirmées par Europe 1, les enquêteurs ont fait le lien entre une trace d'ADN retrouvée sur une boite alimentaire contenant une bombe artisanale et l'un des trois suspects interpellés mardi.

Les enquêteurs auraient-ils enfin démasqué l'un des membres du "groupe AZF" qui avait menacé de saboter le réseau ferré français en 2003-2004 ? Selon les informations du Parisien, confirmées par Europe 1, ils ont en tout cas fait le lien entre une trace d'ADN retrouvée sur une boite alimentaire en plastique contenant une bombe artisanale et l'un des trois suspects interpellés mardi.

Interpellé avec un autre homme et une femme. La trace correspond ainsi à l'ADN d'un homme de 70 ans, dirigeant d'une entreprise située dans l'Yonne. Présenté comme le principal suspect dans cette affaire, ce chef d'entreprise a été interpellé par les policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire avec un autre homme né en 1953 et une femme née en 1962. Les arrestations ont eu lieu dans l'Yonne, le Loiret et la Seine-et-Marne.

L'enquête a rebondi. En 2003-2004, le groupe "d'action AZF" avait défrayé la chronique en menaçant de faire sauter le réseau ferré s'il n'obtenait pas une forte rançon. Ce groupe avait disparu sans qu'aucun membre ne fût arrêté. Les menaces avaient été prises très au sérieux par les autorités publiques après la réception de plusieurs lettres signées "AZF", sans explicatif du sigle, affirmant que le groupe avait posé une "série de bombes" sur des voies ferrées, début 2004. 

Le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire, confiée aux deux juges antiterroristes Jean-Louis Bruguière et Philippe Coirre, le 18 février, trois jours avant la découverte, sur les indications du groupe, à Folles dans la Haute-Vienne, d'un engin explosif sophistiqué placé sous le ballast de la ligne Paris-Toulouse. Selon une source proche du dossier, l'enquête a rebondi après "des signalements remontant à quelques mois". 

Les motivations encore peu claires. Pour l'heure, les policiers restent très prudents sur les motivations du groupe. "Ils menaçaient l'Etat et voulaient se présenter comme un groupe terroriste mais réclamaient une forte somme d'argent", a rappelé une source proche de l'enquête. Le groupe s'était qualifié dans un courrier de "groupe de pression à caractère terroriste" et avait dénoncé notamment des "politiciens davantage occupés d'eux-mêmes que de l'Etat".