Grèves : déjà "un million d'euros" de frais supplémentaires pour les agences de voyage

Les agences de voyage émettent chaque jour 100.000 billets Air France et SNCF
Les agences de voyage émettent chaque jour 100.000 billets Air France et SNCF © Ludovic MARIN / AFP
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(avec AFP) , modifié à
Le syndicat des Entreprises du Voyage dénonce les répercussions des grèves sur son activité, notamment les coûts pour réorganiser les trajets annulés. 

Les agences de voyage, qui émettent chaque jour 100.000 billets Air France et SNCF, indiquent faire face à des frais "supérieurs à un million d'euros" début avril en raison des grèves, uniquement pour réorganiser les trajets annulés.

Dans un communiqué publié lundi, le syndicat des Entreprises du Voyage, qui représente l'essentiel des agences de voyage françaises, fait état des répercussions sur son activité et indique notamment être confronté aux "conséquences liées à l'impossibilité d'utiliser des prestations déjà payées".

Ces frais "sont supérieurs à un million d'euros pour la première semaine d'avril", selon les estimations du syndicat, qui doit ainsi décaler certains départs, retarder certains retours ou payer des nuits d'hôtels supplémentaires pour les clients qui ne pourraient pas rentrer à la date prévue. Il cite en exemple "l'impossibilité" pour un client "de rejoindre le port de départ pour une croisière, un circuit au Japon irréalisable en raison de l'annulation du vol Air France Paris-Tokyo, ou encore l'annulation d'un voyage scolaire en train".

Une baisse de 20% des réservations par rapport à la même période de 2017. Les Entreprises du Voyage rappellent que chaque jour, en France, 45.000 trajets Air France et 55.000 billets SNCF "résultent d'émissions effectuées par les agences de voyage". En outre, au niveau salarial, le syndicat estime à "500.000 euros par jour de grève" le "surcroît" de travail - en heures supplémentaires notamment - pour réorganiser les déplacements affectés par les grèves. Plus globalement, la baisse des réservations de vacances (soit les prises de commandes) pendant les périodes de grève "est de l'ordre de 20% par rapport à la même période de 2017", indique-t-il.

"Même si une partie des vacances d'été se rattrapera, les ponts de mai (quatre cette année dont un 'viaduc' pour la semaine du 8 mai) pour lesquels la décision de vacances est assez tardive ne se rattraperont que très partiellement", estime-t-il.

L'image de la France "altérée"? Les agences de voyage jugent également que "l'attractivité touristique et économique de la France est fortement altérée : les images des cohues dans les gares sont reprises en boucle dans le monde entier par les chaînes d'infos". "C'est en avril et mai que l'on organise ses vacances d'été; les arbitrages de voyages s'effectueront au profit de destinations jugées plus sereines que la France. Ce retard ne se rattrapera pas et ralentira les bonnes performances de la destination France", avertit-il. L'Hexagone a connu une année 2017 record en termes de fréquentation touristique, avec près de 89 millions de visiteurs étrangers.