Grève de la faim pour protester contre un projet de rocade près de Strasbourg

Le chantier Grand contournement ouest (GCO) a débuté en septembre après l'évacuation d'une zone à défendre (ZAD) par quelque 500 gendarmes dans la commune de Kolbsheim.
Le chantier Grand contournement ouest (GCO) a débuté en septembre après l'évacuation d'une zone à défendre (ZAD) par quelque 500 gendarmes dans la commune de Kolbsheim. © AFP
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Lundi, huit opposants à un projet controversé de rocade près de Strasbourg ont entamé leur deuxième semaine de grève de la faim.

Huit opposants à la construction d'une rocade controversée à l'ouest de Strasbourg ont entamé lundi leur deuxième semaine de grève de la faim pour protester contre le début du chantier. "Nous demandons un moratoire, le temps de nommer un médiateur et d'étudier des alternatives à ce futur couloir à camions", a expliqué à Maurice Wintz, vice-président d'Alsace Nature et gréviste. Réunis dans une église protestante en banlieue de Strasbourg, les grévistes "n'ont rien mangé depuis 8 jours" et ont perdu "entre 3 et 8 kilos", ont-ils raconté. 

"On espère que l'Etat ouvre les yeux". Dimanche, "l'un des médecins qui nous suit, appelé en urgence, a demandé à l'un d'entre nous de cesser immédiatement sa grève de la faim, en raison de contre-indications médicales", a précisé Maurice Wintz. Après une semaine de jeûne, Aurélie, trentenaire, ressent "beaucoup de fatigue" et une "grande sensibilité au bruit et au froid". "Le béton n'est pas encore coulé donc rien n'est irréversible. On espère que l'Etat ouvre les yeux", dit-elle.

Un chantier démarré en septembre. Évoqué dès les années 1970, régulièrement abandonné avant d'être relancé à la fin des années 1990, le chantier Grand contournement ouest (GCO) a débuté en septembre après l'évacuation d'une zone à défendre (ZAD) par quelque 500 gendarmes dans la commune de Kolbsheim (Bas-Rhin). Des opérations de déboisement et de terrassement ont eu lieu en plusieurs endroits du tracé, parfois freinées par des militants se dressant face aux engins de chantier des concessionnaires, une filiale de Vinci et la Sanef.

De Rugy affirme que le projet se poursuivra. Lors d'une rencontre avec des opposants la semaine dernière, François de Rugy, ministre de la Transition écologique et Élisabeth Borne, ministre chargée des Transports, ont affirmé que "le projet se poursuivrait" et que "seule une décision de justice suspensive était de nature à faire évoluer la position du gouvernement".