"Gilets jaunes" : quelles suites judiciaires pour les interpellés de "l'acte 4" ?

© LUCAS BARIOULET/AFP
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Pierre de Cossette, édité par R.D. , modifié à
Lors de l’"acte 4" des "gilets jaunes" samedi soir, près de 2.000 ont été interpellées, et 1.220 ont été placées en garde à vue. Certaines n’auront aucune sanction, d’autres seront rapidement jugées.

Les débordements de samedi, à l’occasion de l’"acte 4" des "gilets jaunes", ont semblé nettement moins violents que la semaine précédente. Le nombre d’interpellations, lui, est beaucoup plus impressionnant. Au total, près de 2.000 personnes ont été interpellées dans toute la France et environ 1.700 ont été placées en garde à vue, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur. Dimanche à la mi-journée, une partie non-négligeable des suspects placés en garde à vue ont été relâchés

Comparutions immédiates, plaider-coupable ou rappels à la loi. A Paris, 284 précisément ont été remis en liberté. Cela signifie que le parquet a classé sans suite près du tiers des procédures, sur les 970 gardes à vues opérées dans la capitale samedi. Concernant Paris toujours, 108 personnes mises en cause vont connaître une sanction judiciaire, puisqu’elles ont été déférées au parquet. Il s’agira essentiellement de comparutions immédiates, peut-être aussi de plaider-coupable ou de simples rappels à la loi pour les faits les moins graves.

Quid des interpellations "préventives" ? Dimanche à la mi-journée, 600 gardes à vue se poursuivaient dans la capitale. Le procureur devrait en dire plus en fin de journée, notamment concernant les suites pour tous ceux dont la garde à vue a été prise samedi matin avant même le début des incidents. Ces arrestations ont été effectuées pour "attroupement en vue de commettre des violences et des dégradations", comme le code pénal le prévoit, mais cela a nourri des accusations d'interpellations "préventives".

Le profil-type? Des hommes d'une trentaine d'années. Pour ce qui est du profil des personnes gardées à vues, ce sont, sans surprise, en immense majorité des hommes majeurs, puisqu’il y a moins de 5% de femmes, et moins de 10% de mineurs.

Des hommes donc, principalement, âgés d’une petite trentaine d'années le plus souvent, et fréquemment connus pour certains pour des délits routiers, mais aussi, pour d’autres, pour des dégradations. Ce sont eux qu'on appelle "les casseurs". Beaucoup sont venus de province mais aussi de banlieue, avec dans l’idée, pour ces derniers, de piller des magasins en profitant du désordre. En revanche, on y trouve parmi les gardés à vue peu de militants d'ultra-gauche et d'ultra-droite déjà connus des services de renseignement.