"Gilets jaunes": 3 photographes disent avoir été "délibérément" visés par la police à Toulouse

Toulouse constitue l'un des bastions du mouvement des "gilets jaunes".
Toulouse constitue l'un des bastions du mouvement des "gilets jaunes". © PASCAL PAVANI / AFP
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avec AFP
Trois photographes de presse affirment, photos à l’appui pour l’un d’entre eux, avoir été délibérément visé par des forces de l’ordre samedi à Toulouse.

Trois photographes qui couvraient la manifestation des "gilets jaunes" samedi à Toulouse affirment avoir été "délibérément" visés par les forces de l'ordre, l'un deux ayant été blessé notamment à la cuisse, par une grenade selon lui. "Si je montre cette blessure, c'est pour dénoncer une attaque des forces de l'ordre délibérée contre la presse", a écrit sur sa page Facebook, photo à l'appui, Valentin Belleville, photographe indépendant de 26 ans, rattaché à l'agence Hans Lucas.

Samedi après-midi, la tension est montée place du Capitole, entre manifestants lançant des projectiles et policiers répliquant avec des tirs de gaz lacrymogènes. "On fait le choix de s'extraire des manifestants pour ne pas se trouver entre les forces de l'ordre et eux", a expliqué dimanche Ulrich Lebeuf, photographe de Libération à Toulouse, qui se trouvait avec Valentin Belleville et Eric Lerbret sur les lieux.

"On était très visibles et très identifiables". Il a ajouté que tous les trois étaient accroupis. "On portait des casques siglés presse, des brassards de presse et du matériel de vue. On était donc très visibles et très identifiables", a-t-il précisé, en affirmant qu'il n'y avait personne autour d'eux à moins de 25 mètres. Puis, "une grenade" a explosé aux pieds de Valentin Belleville, a précisé l'intéressé, expliquant avoir été touché à l'arrière-cuisse et au fessier. Selon Ulrich Lebeuf, photoreporter depuis 20 ans, il s'agit d'une "grenade de désencerclement".

"Je demande des explications". Pour Eric Lerbret, le troisième photographe, il ne fait "aucun doute" qu'ils ont été ciblés.  "Nous sommes conscients des risques que nous prenons en couvrant ces manifestations, mais notre responsabilité s'arrête du moment où nous sommes délibérément visés", a-t-il dit. "Nous, photographes et vidéastes, sommes de plus en plus touchés, dans un contexte de montée en puissance des violences", depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" il y a près de trois mois, a-t-il estimé. "Je demande des explications. Pourquoi des journalistes identifiés ont-ils été visés? On sent clairement une tension des forces de l'ordre envers les médias, ceux qui font des images", s'est insurgé Ulrich Lebeuf.

Les trois photographes ont affirmé avoir fait un signalement à l'IGPN et ils vont porter plainte.