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"Trop bon, trop con" : l'adage se vérifie-t-il ? Emmanuel Joffelin et Franck Martin répondent à la question dans "Il n'y en a pas deux comme elle" lundi.

Si la gentillesse est une qualité pour 90% des Français, elle est également souvent liée à une simplicité d'esprit et une naïveté. "Il y a le gentillet, c'est celui qui est faible psychologiquement et il y a le gentil, celui qui est noble par les petits gestes qu'il effectue pour rendre service à celui qui lui demande", classifie ainsi le philosophe Emmanuel Joffelin, invité d'"Il n'y en a pas deux comme elle" lundi avec Franck Martin, auteur du livre Pouvoir des gentils.

Un mot pour désigner les païens. Mais d'où vient ce terme qui renvoie à une double réalité ? "Gentil vient du latin 'gentiles' qui veut dire 'ceux qui sont bien nés, de bonne famille'. (...) Les chrétiens vont se jeter sur le terme 'gentiles' pour désigner ceux qui ne sont pas chrétiens et qu'il faut convertir", explique le philosophe. 

Synonyme de "bienveillance". Dans son ouvrage, Franck Martin cherche à rappeler les vertus de la gentillesse pour que le côté naïf ne prenne pas le dessus dans l'imaginaire collectif. "La bienveillance est l'un des plus beaux synonymes de la gentillesse. Derrière ce mot, il y a la notion de respect, de bienveillance, d'humilité que l'on oublie beaucoup". Il n'y aurait donc pas de mal à être "trop bon". Dans le travail, cela pourrait même être un outil très utile. La gentillesse "permet de créer une vraie relation de confiance et permet de faire passer tous les contenus, mêmes les plus difficiles", indique Franck Martin. "Cela veut dire que dans une entreprise, vous pouvez recadrer les gens, avec un ton 'pas gentil' mais tout en étant respectueux et bienveillant", conclut-il.