Fusillade à Strasbourg : pour Belloubet, pas besoin de déclencher l'état d'urgence

La ministre de la Justice a par ailleurs précisé que le suspect a effectué "deux peines de prison de deux ans chacune".
La ministre de la Justice a par ailleurs précisé que le suspect a effectué "deux peines de prison de deux ans chacune". © ERIC FEFERBERG / AFP
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avec AFP , modifié à
"Je pense que nous pouvons être à la hauteur des événements", a estimé la ministre de la Justice, au lendemain de la fusillade à Strasbourg qui a fait au moins trois morts.

La garde des Sceaux Nicole Belloubet a estimé mercredi que la France pouvait "réagir" après la fusillade de Strasbourg qui a fait trois morts la veille, "sans avoir à déclencher l'état d'urgence", une mesure d'exception.

La France placée en "urgence attentat". "Je pense que nous pouvons être à la hauteur des événements sans pour autant déclencher l'état d'urgence", a déclaré la ministre de la Justice sur Public-Sénat. Ce régime d'exception avait notamment été mis en place après les attentats djihadistes de Paris en novembre 2015 (130 morts), puis avait été levé. "Les lois adoptées récemment par notre gouvernement permettent de déployer un certain nombre de mesures qui nous ont permis d'éviter jusqu'à présent au moins six attentats", a souligné Nicole Belloubet.

La France a été placée en "urgence attentat", ce qui permet d'effectuer des "contrôles d'identité renforcés" et une "surveillance renforcée des marchés de Noël partout en France pour éviter un éventuel mimétisme", a indiqué la ministre. Après la fusillade mardi soir à Strasbourg, qui a fait trois morts et 13 blessés, la section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie.

Après l’attaque, le "plan urgence attentat" a été déclenché. Qu’est-ce que cela signifie ?

Le suspect a effectué "deux peines de prison". Le suspect, toujours en fuite, s'est radicalisé en détention. "C'est quelqu'un qui a été condamné à de nombreuses reprises pour des faits de droit commun. Il a effectué en France deux peines de prison de deux ans chacune qu'il avait purgées. Il est sorti (de prison) il y a trois ans de sa dernière condamnation", a détaillé la ministre.

Elle s'était déjà opposée début décembre, après les violences commises à Paris lors d'une manifestation des "gilets jaunes", à un retour de l'état d'urgence, réclamé par des syndicats policiers, et auquel le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner n'avait pas fermé la porte.

Compte tenu de l'"événement dramatique" de Strasbourg et des "réponses apportées par le président de la République" aux revendications des "gilets jaunes", Mme Belloubet a par ailleurs considéré que "le mouvement (devait) cesser".