Début septembre, un détenu radicalisé d'une unité dédiée avait agressé deux surveillants à la prison d'Osny. 2:57
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J.R. , modifié à
Joaquim Pueyo, député PS de l’Orne et ancien directeur de la prison de Fleury-Mérogis et de Fresnes, est revenu sur la fin des unités dédiées aux détenus radicalisés dans les prisons. 
INTERVIEW

Le gouvernement revoit de fond en comble la prise en charge des détenus radicalisés. Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a annoncé mardi la fin des unités dédiées aux détenus radicalisés dans les prisons, au profit d’un renforcement de la sécurité.

Les quelque 300 profils identifiés comme les "plus durs" seront ainsi soumis à un régime de détention particulièrement sévère, proche de l'isolement. Un changement de cap qui "n’est pas un aveu d’échec" selon Joaquim Pueyo, député PS de l’Orne et ancien directeur de la prison de Fleury-Mérogis et de Fresnes, interrogé mardi sur Europe 1.

Un dispositif à l’efficacité très limitée. "Ce n’est pas un aveu d’échec. Il y a eu une expérimentation de 9 mois. Mais j’avais déjà alerté sur l’insuffisance de sécurisation de ces unités. On a tiré les leçons, en les transformant en des unités pour mieux évaluer les détenus", a déclaré le député PS. "Regrouper tous les détenus radicalisés n’est pas la solution. C’est une décision de bon sens", a expliqué Joaquim Pueyo. Le dispositif de regroupement a eu une efficacité très limitée depuis sa mise en place, avait constaté une enquête d’Europe 1.

Début septembre, un détenu placé dans une unité dédiée, à Osny, dans le Val-d'Oise, avait violemment agressé deux surveillants. Au total, les prisons françaises comptent actuellement 1.336 détenus, le plus souvent incarcérés pour des faits de droits commun, considérés comme "radicalisés". Ils étaient 700 l'an dernier.