Fin de l'occupation à Normale Sup', reprise des cours lundi

L'occupation de l'ENS a pris fin jeudi soir.
L'occupation de l'ENS a pris fin jeudi soir. © AFP.
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avec AFP , modifié à
L'occupation avait commencé mercredi soir, mais les étudiants sont repartis sans qu'aucune intervention policière soit nécessaire. 

L'occupation de l'École normale supérieure (ENS) de Paris par des opposants à la réforme de l'université a pris fin jeudi soir et les cours reprendront lundi, a indiqué vendredi la direction du prestigieux établissement. Les occupants, qui avaient investi les lieux mercredi soir, "sont repartis peu à peu, sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir dans l'école les forces de police" et l'ENS "n'est plus occupée depuis jeudi soir", précise la direction dans un communiqué.

Quelques centaines d'occupants. Des forces de police s'étaient déployées jeudi devant l'établissement au cœur du Quartier latin, rue d'Ulm, afin d'en "réguler l'accès", ajoute-t-elle. Les cours et conférences reprendront lundi dans cette école de renom, l'une des plus sélectives du système universitaire français.

Mercredi en fin d'après-midi, "un colloque intempestif", selon les mots de la direction, avait rassemblé près de 800 personnes, majoritairement extérieures à l'établissement. Ensuite, "quelques centaines de personnes ont refusé de quitter l'école", envahissant "une bonne partie des locaux historiques" pour protester contre la loi Vidal sur l'université, au cœur du blocage de plusieurs établissements en France.

Ce colloque se tenait notamment en présence de l'économiste Frédéric Lordon, l'une des figures de Nuit Debout, et de Julien Coupat, membre le plus connu du groupe libertaire de Tarnac, relaxé en avril après avoir été poursuivi pour le sabotage d'une ligne SNCF.

Des tags sur un monument aux morts. Des dégâts importants ont été commis, avait déploré la direction jeudi, qui citait des "tags", notamment sur un monument aux morts, la "destruction d'équipements de sécurité", des "salles de cours forcées et squattées". Créée sous la Révolution, l'ENS a eu parmi ses étudiants les philosophes Henri Bergson, Jean-Paul Sartre ou encore Michel Foucault. Du côté de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), autre établissement parisien d'enseignement supérieur, une AG d'étudiants et de professeurs opposés à la loi Vidal a décidé de prolonger l'occupation d'une partie du site, entamée lundi, a indiqué la direction.

Il s'agit d'"une occupation pacifique, sans dégradation et sans violence", a-t-on précisé. "La direction regrette cette occupation", qui a entraîné l'annulation de près de trois quarts des séminaires "mais le dialogue est maintenu". Trois des 73 universités françaises restent totalement bloquées après plusieurs semaines de mobilisation contre la loi Vidal, accusée par ses détracteurs d'instaurer une sélection déguisée à l'entrée à la fac.