Extension du dispositif de pré-plaintes en ligne aux actes racistes et antisémites

"Le gouvernement a décidé d'ouvrir ce dispositif, qui sera opérationnel dès ce soir", a précisé jeudi Gérard Collomb.
"Le gouvernement a décidé d'ouvrir ce dispositif, qui sera opérationnel dès ce soir", a précisé jeudi Gérard Collomb. © Eric FEFERBERG / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre de l'Intérieur a annoncé jeudi un élargissement du dispositif de pré-plainte aux actes racistes et antisémites pour "libérer la parole des victimes". 

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé jeudi soir l'extension aux actes racistes et antisémites du dispositif de pré-plaintes en ligneouvert jusque-là aux atteintes aux biens, dans un discours devant le Crif à Marseille.

"Libérer la parole des victimes". Annonçant plusieurs réformes "pour mieux combattre l'antisémitisme", le ministre a annoncé l'extension de ce dispositif "aux infractions à caractère discriminatoire", "car si nous avons recensé 311 actes antisémites en 2017, ils sont sans doute en réalité beaucoup plus nombreux". "Un de nos défis est donc de libérer la parole des victimes", a expliqué le ministre, dans son discours devant le conseil représentatif des institutions juives de Marseille-Provence.

"Un rendez-vous" pour "valider la plainte". "Le gouvernement a décidé d'ouvrir ce dispositif, qui sera opérationnel dès ce soir", a précisé Gérard Collomb. "Cela permettra de commencer l'enquête et ce n'est qu'ensuite que la personne se verra proposer un rendez-vous avec un agent formé, pour valider sa plainte", a précisé le ministre. 

Formation d'enquêteurs et de magistrats à Marseille. Toujours dans l'optique de "poursuivre plus efficacement encore les auteurs d'infractions antisémites", le ministre de l'Intérieur a également annoncé que Marseille sera "la première ville où sera mis en place un réseau d'enquêteurs et de magistrats spécifiquement formés à la lutte contre la haine et toutes les formes d'antisémitisme".

Une extension de l'expérimentation ? "L'objectif est d'aider les forces de l'ordre et les magistrats à mieux identifier et mieux faire ressortir (...) les éléments factuels de nature à objectiver la circonstance aggravante de racisme ou d'antisémitisme", a précisé Gérard Collomb, après avoir rappelé les meurtres récents de Sarah Halimi, en avril 2017, ou de Mireille Knoll, en mars 2018, toutes deux tuées "parce qu'elles étaient juives". Cette expérimentation aura vocation, si elle est positive, à s'étendre progressivement à l'ensemble du territoire national, a précisé un communiqué du ministère.