Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement. 8:22
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Léa Leostic
Emmanuelle Wargon était l’invitée d’Europe 1 lundi matin pour revenir sur la nouvelle loi qui permet d’accélérer l’expulsion de squatteurs. Les préfets peuvent désormais intervenir en 72 heures. Mais l’efficacité du dispositif est encore pointée du doigt. La ministre du Logement a également annoncé la création d’un observatoire des squats, car actuellement, aucun chiffre officiel n’existe sur le sujet.
INTERVIEW

"Je partage l'indignation des propriétaires qui se retrouvent face à une situation insupportable de squat chez eux", a martelé la ministre du Logement Emmanuelle Wargon lundi matin sur Europe 1. Depuis le mois de décembre et l’amendement "anti-squatteurs", ces derniers peuvent être expulsés plus rapidement qu’avant des logements occupés illégalement. Les préfets ont 48 heures pour examiner le dossier et 24 heures pour les mettre en demeure. "On a donné les moyens aux préfets de ne pas attendre la justice", a continué la Ministre.

"Il faut vraiment protéger les propriétaires", a-t-elle insisté. "Souvent, les décisions de justice ne lèvent pas la trêve hivernale. C'est pour ça que j'ai voulu cette nouvelle procédure, qui permet aux préfets d'agir, trêve ou pas trêve (1er novembre-31 mai)", a-t-elle également développé.

"Important de proposer une solution d'hébergement temporaire"

Malgré tout, certains jugent encore le processus trop lent et estiment que les 72h de délais sont largement dépassées. "Pour Paris, le préfet a déjà fait 11 expulsions depuis le début de l'année grâce à la nouvelle loi. Ces dossiers lui ont été signalés depuis le 1er janvier et ont déjà mené à une expulsion. Effectivement, peut-être que parfois 48 heures, ça ne permet pas de regarder la totalité du dossier, mais c'est géré en quelques jours, donc ça va vraiment beaucoup plus vite", s’est défendu la Ministre.

Que deviennent ensuite les squatteurs expulsés ? "Pour moi, la priorité, c'est de rendre le logement aux propriétaires", a répondu Emmanuelle Wargon, avant de poursuivre : "il est important de proposer une solution d'hébergement temporaire aux squatteurs si, par exemple, il y a des enfants. Cette situation n'est pas de la responsabilité des enfants donc il faut trouver des solutions d'hébergement. Mais la priorité, c'est le retour du bien à son propriétaire légitime".

Des résultats attendus d'ici fin juin

La ministre du Logement a également confirmé qu’un observatoire allait être créé pendant le mois de mai. Car actuellement, il n’existe pas de chiffres officiels sur le nombre de squats en France. "L'observatoire, c'est simplement pour savoir comment cette loi va être appliquée, vérifier qu'elle est bien appliquée dans tous les cas possibles, mobiliser les préfets, faire en sorte qu'ils agissent rapidement et faire un suivi. Ce n'est pas un observatoire pour le plaisir d'observer, mais pour être sûr que la loi qui permet d'aller plus vite est réellement appliquée", a exposé Emmanuelle Wargon.

La ministre a également indiqué que tous les préfets de France allaient être réunis cette semaine pour faire un point sur la situation et que les résultats de l’observatoire seraient dévoilés au plus tard d’ici la fin du mois de juin.