Étudiante voilée : le "buzz" occulte le travail de fond, déplore une députée

© LUDOVIC MARIN / AFP
  • Copié
avec AFP
La présidente de la commission parlementaire devant laquelle une étudiante voilée s'est exprimée, provoquant le départ de plusieurs députés, a regretté samedi que le "buzz" autour du voile islamique ait occulté le sujet examiné : les conséquences du Covid-19 sur les jeunes.

Sandrine Mörch (LREM), présidente de la commission parlementaire devant laquelle une étudiante voilée s'est exprimée, provoquant le départ de plusieurs députés, a regretté samedi que le "buzz" autour du voile islamique ait occulté le sujet examiné, les conséquences du Covid-19 sur les jeunes. "Depuis la fin des années 80 la question du voile hystérise le débat, alors que les questions de fond ne sont jamais abordées", a-t-elle déploré dans un communiqué "Je regrette que le 'buzz' ait pris le pas sur le travail de fond et j'espère que cet incident aura au moins le mérite de mettre en lumière le travail de cette commission d'enquête", ajoute la députée de Haute-Garonne.

"Pour les visiteurs, le port de signes religieux n'est pas interdit"

Plusieurs députés ont quitté la salle pour protester contre le "hijab" porté par la vice-présidente de l'Unef, Maryam Pougetoux, perçu comme une "provocation" communautariste, lors de l'audition jeudi de représentants de syndicats étudiants dans le cadre de la commission d'enquête sur "les effets de la crise du Covid-19 sur les enfants et la jeunesse".

Sandrine Mörch indique que selon le règlement de l'Assemblée "seuls les députés ne peuvent pas ostensiblement faire état d'une croyance religieuse" et que "pour les visiteurs ou les personnes auditionnées le port de signes religieux n'est pas interdit".

"50% des jeunes sont inquiets pour leur santé mentale"

"L'étudiante a tenu des propos objectifs et pragmatiques décrivant des situations alarmantes" dans les universités françaises, relève-t-elle. La députée souligne que "50% des jeunes sont inquiets pour leur santé mentale ; 38% de jeunes travaillent actuellement dans le cadre d'un contrat précaire ; 21,2% des 18 à 25 ans sont au chômage en France soit 600.000 jeunes, le plus gros contingent d'Europe, auxquels il faut ajouter les 700.000 personnes qui finissent leurs études et arrivent sur le marché du travail; on assiste à une augmentation massive du nombre d'étudiants ayant recours à la banque alimentaire pour se nourrir. Voilà ce qui doit créer le débat, voilà où se situe le sujet", estime Sandrine Mörch.