Le rapport raconte le quotidien difficile des enfants placés. Photo d'illustration. 1:20
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Virginie Riva avec AFP, édité par Antoine Terrel , modifié à
A l'occasion de la journée internationale des droits de l'enfant, un rapport doit être remis samedi au gouvernement sur la question des enfants placés. Dressant un portrait inquiétant du quotidien de ces derniers, il propose des solutions pour améliorer leur prise en charge. 

Comment améliorer le quotidien des enfants placés ? Dans un rapport devant être remis ce samedi au gouvernement, plus d'un millier d'enfants placés décrivent la difficulté de leur condition et suggèrent de nouvelles pistes.  Au total, 1.500 enfants ont été rencontrés, lors de semaines entières passées dans des foyers, familles d’accueil ou pouponnières. Pour ces enfants déjà blessés, se dessine un quotidien fait de violence : violences de l’institution judiciaire notamment, avec le non-respect de leur volonté, pour certains, de ne plus voir leurs parents, ou encore le non-respect de leur envie de pouvoir s’entretenir seuls avec le juge aux affaires familiales et pas en présence de leur famille ou de leurs éducateurs.

Une charte rédigée 

Il est également décrit un quotidien difficile, surtout la nuit, avec des personnels surveillants peu formés, ou encore une stigmatisation à l’école lorsqu’ils arrivent ensemble en van. 

Face à cette situation, le rapporteur Gauthier Arnaud-Melchiorre a rédigé, en co-écriture avec les enfants, une charte des droits de l’enfant placé, qui sera désormais affichée dans chaque établissement. Son premier point proclame : "J'ai le droit d'être un enfant ou un adolescent comme un autre". 

Mieux former les professionnels

Arnaud-Melchiorre propose des améliorations d'apparence "anodine", mais "fondamentales". Pour éviter un sentiment récurrent de "stigmatisation", voire de "honte", les enfants placés doivent bénéficier de plus d'argent de poche pour s'acheter des vêtements à leur goût ou aller chez le coiffeur, et ne doivent plus être amenés à l'école dans des camionnettes aux couleurs de leur foyer social. Le rapport, remis à l'occasion de la journée internationale des droits de l'enfant, recommande aussi d'améliorer la formation des professionnels pour qu'ils sachent mieux parler de sexualité avec les adolescents, et de permettre à ces derniers de vivre leur vie sexuelle autrement que dans des "squats". La loi "doit organiser la fin" des "sorties sèches" de l'ASE, qui voient des jeunes abandonnés du jour au lendemain par l'institution lorsqu'ils deviennent majeurs, soutient aussi le rapporteur.

Par ailleurs le projet de loi relatif à la protection des enfants adopté début juillet par l’Assemblée nationale doit être examiné au Sénat mi-décembre. Le gouvernement travaille donc à enrichir le texte de loi sur la base du rapport. Un projet de loi qui avait été jugé insuffisant par la défenseure des droits.