Enfants : campagne télé contre les violences éducatives ordinaires

Selon l'Observatoire de la violence éducative ordinaire, une association, "85% des parents français utilisent ces violences". (Illustration)
Selon l'Observatoire de la violence éducative ordinaire, une association, "85% des parents français utilisent ces violences". (Illustration) © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP
Afin de sensibiliser les parents aux violences éducatives ordinaires, une campagne vidéo sera lancée dès mardi sur Internet et à la télévision.

"Frapper", "humilier", "crier sur son enfant", "c'est le marquer pour longtemps" : une nouvelle campagne contre les violences éducatives ordinaires sera diffusée à partir de mardi sur Internet et à la télévision dans le but de "sensibiliser les parents".

Deux vidéos et un "mini-site". Lancée par la Fondation pour l'enfance et l'agence Josiane, cette campagne se compose de deux vidéos mettant en scène, sur une vieille ballade jazz, un jeune garçon pour l'une et une jeune fille pour l'autre apeurés avant de recevoir des coups ou des insultes, puis toujours meurtris une fois devenus adultes. Publiée mardi sur le site de la Fondation pour l'enfance et les réseaux sociaux, elle sera ensuite diffusée à partir du 23 janvier sur une dizaine de chaînes de télévision: France 3, France 4, France Ô, LCP, le groupe Canal+. Elle s'accompagnera d'un "mini-site" de la Fondation pour répondre aux questions des parents.

"Il n'y a pas de petite claque". "Il n'y a pas de petite claque, ni de petit coup, ni de paroles anodines envers nos enfants, toutes ces pratiques que nous reproduisons parce que nous les avons subies sont des violences, peuvent les marquer pour longtemps, et retentir sur leurs acquisitions et leur devenir", explique à l'AFP le médecin Gilles Lazimi, coordinateur de la campagne. "Le but c'est de sensibiliser les parents, sans les culpabiliser", poursuit-il, regrettant une "banalisation" des violences éducatives ordinaires "dans la société". "Entre adultes, toute violence est un délit, alors pourquoi ne l'est-elle plus quand elle a pour cibles nos enfants ?"

85% des parents français utilisent ces violences. Selon l'Observatoire de la violence éducative ordinaire, une association, "85% des parents français utilisent ces violences, 71% disent donner une petite gifle, et plus de 50% commencent à frapper leur enfant avant l'âge de deux ans". Selon la Fondation de l'Enfance, qui espère "inciter les pouvoirs publics à mieux prendre la mesure" de ces agissements, 53 pays, dont 23 pays européens, ont légiféré contre les violences éducatives ordinaires. En France, une proposition de loi visant à bannir les punitions corporelles envers les enfants a été censurée il y a un an pour des raisons de forme par le Conseil constitutionnel.