En Loire-Atlantique, des familles accueillent les mineurs étrangers non accompagnés

Le nombre de mineurs non accompagnés explose. En Loire-Atlantique, des familles les aident à s'intégrer. Photo d'illustration.
Le nombre de mineurs non accompagnés explose. En Loire-Atlantique, des familles les aident à s'intégrer. Photo d'illustration. © LOUISA GOULIAMAKI / AFP
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Pierre-Baptiste Vanzini et A.D
Appelés "accueillants solidaires", 21 familles du département guident des adolescents qui se retrouvent seuls sur le territoire et les aident à s'intégrer.
REPORTAGE

En Loire-Atlantique, le nombre de mineurs non accompagnés explose. Ils étaient 50 il y a 5 ans, et sont 500 aujourd'hui. Certaines familles ont trouvé une solution pour intégrer ces jeunes à la société. Elle sont 21 à être "accueillants solidaires". L'une d'elle a ainsi pris sous son aile un jeune de 16 ans, Boubakar, sous la tutelle du département et en lien avec les éducateurs. 

"Ils peuvent te guider". Cela fait presque deux ans que Boubakar a quitté la Guinée pour arriver à Nantes, au hasard d'un train. Après un moment seul à l'hôtel, il est l'un des premiers à avoir rejoint une famille d'accueillants solidaires. Et l'adolescent guinéen mesure cette chance. "Si t'es seul, tu fais tout ce que tu veux parce que tu n'as pas quelqu'un a tes côtés qui te dit 'c'est pas bien' ou 'c'est bien'. Quand t'es dans la famille, il y a des gens qui savent comment ça se passe et qui peuvent te guider, c'est mieux. Du coup, je me sens bien", explique-t-il.

"Comme mon grand frère". Le jeune homme est parfaitement intégré. Pour Léonard, l'aîné de la famille, c'est même une rencontre extraordinaire. "Je le considère comme mon grand-frère", assure-t-il. L'intégration s'est tellement bien passée qu'Hélène, la mère de famille s'inquiète déjà pour l'avenir. Ce vendredi, Boubakar aura 17 ans. Dans un an, il sera donc majeur et ne pourra rester en France que s'il obtient un titre de séjour. "Il n'est pas question qu'à 18 ans, je le mette avec sa petite valise devant la porte. Humainement, ce n'est pas 'entendable'. On accueille des gamins chez nous. On les intègre dans notre famille et après on va nous dire 'il n'a pas de papiers, il rentre chez lui'. Il n'y a aucune garantie que ça va bien se passer", s'alarme-t-elle.

Pour éviter ce déchirement, le jeune homme sera pris en charge toute cette année par un éducateur du département qui mettra toute en oeuvre pour qu'il obtienne le bon sésame : une carte de séjour.