Covid-19 : les hospitalisations et réanimations en hausse

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La France a dépassé la barre des 76.000 morts du coronavirus depuis le début de l'épidémie. © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP , modifié à
Les nouvelles restrictions visant à freiner la propagation du Covid-19 en France sont entrées en vigueur, dimanche. Selon Olivier Véran, une nouvelle vague est à craindre mais celui-ci espère "pouvoir l'éviter". Selon le dernier bilan, la France compte plus de 76.000 morts, tandis que les hospitalisations sont en hausse.
L'ESSENTIEL

Les nouvelles restrictions sanitaires, décidées en conseil de défense, sont entrées en vigueur en France. Ses frontières sont désormais fermées aux pays extérieurs à l'Union européenne, "sauf motif impérieux", et les centres commerciaux non-alimentaires de plus de 20.000 m2 ont également fermé. Ce dimanche, une équipe d'experts de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) s'est rendue au marché de Wuhan pour enquêter sur les origines de la pandémie... sous l'œil attentif de Pékin.

Selon le dernier bilan des autorités sanitaires, la circulation épidémique reste élevée en France, tout comme la pression sur le système hospitalier, avec plus de 27.000 patients hospitalisés. 

Les informations à retenir :

  • Les nouvelles restrictions visant à freiner l'épidémie en France sont entrées en vigueur
  • 76.057 morts en France, les hospitalisations en hausse
  • Le ministre de la Santé, Olivier Véran, dit espérer "pouvoir éviter" une nouvelle vague
  • Une équipe d'experts de l'OMS s'est rendue au marché de Wuhan

Plus de 76.000 morts en France, forte pression sur les hôpitaux

Selon le dernier bilan de Santé publique France publié dimanche, le nombre de malades du Covid-19 hospitalisés reste à un niveau élevé, supérieur à 27.000, de même que celui des patients en réanimation. 27.573 personnes étaient hospitalisées en raison du Covid, dont 3.148 en réanimation (les services réservés aux patients les plus gravement atteints), des niveau en augmentation par rapport à la veille.

En outre, 195 décès ont été enregistrés à l'hôpital en 24 heures, soit un total de 76.057 morts depuis le début de l'épidémie. Quatre semaines après le début de la vaccination en France, près de 1,48 million de personnes ont reçu au moins une dose de vaccin. Parmi elles, environ 45.000 avaient reçu les deux doses samedi soir, selon Santé publique France, qui donne ces chiffres avec un jour de décalage.

Les nouvelles restrictions entrent en vigueur

La France ferme, à partir de dimanche, ses frontières aux pays extérieurs à l'Union européenne, "sauf motif impérieux", afin d'essayer de freiner la propagation de l'épidémie. Le gouvernement a parallèlement décidé de fermer dès dimanche les centres commerciaux non-alimentaires de plus de 20.000 m2 et de renforcer les jauges de fréquentation dans toutes les grandes surfaces. Europe 1 s'est rendue au Forum des Halles à Paris où les contrôles ont débuté. Si les consignes imposent un strict respect des règles, la situation sur le terrain ne semblait pas si simple.

Alors que restaurants et bars sont fermés dans le pays depuis fin octobre, 24 restaurants clandestins découverts à Paris, jeudi et vendredi, vont faire l'objet d'une fermeture administrative de 15 jours.

Couvre-feu : Darmanin annonce une "augmentation de plus de 30%" des contrôles

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé dimanche une "augmentation de plus de 30%" des contrôles depuis samedi concernant le respect du couvre-feu à 18 heures, à l'occasion d'un déplacement dans les Yvelines pour superviser les opérations des forces de l'ordre. Gérald Darmanin a évoqué "des consignes de particulière fermeté pour appliquer ce couvre-feu à 18 heures et aussi pour lutter contre les magasins qui ouvrent avec des jauges trop différentes de celles qu'avait demandé le gouvernement, à savoir 8m2 par personne", a-t-il dit à la barrière de Péage de Buchelay sur l'A13, où les contrôles, effectués par policiers et gendarmes, ont provoqué d'importants bouchons dans le sens province-Paris. 

Selon le ministre, "cela s'est traduit hier (samedi) par une augmentation de plus de 30% des contrôles, ça sera aussi le cas ce (dimanche) soir et dans les jours à venir. Samedi, il y a eu selon Gérald Darmanin, "65.000 contrôles qui ont été effectués pour 6.000 verbalisations", ainsi que "quasiment 400 établissements verbalisés pour des jauges qui n'ont pas été tenues sanitairement".

Olivier Véran espère "pouvoir éviter" une nouvelle vague

Une nouvelle vague de l'épidémie de Covid-19 est à craindre, notamment en raison des effets possibles du variant anglais, mais "peut-être pourrons-nous l'éviter", a espéré dimanche le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans une interview au JDD, notant "une légère décélération" des contaminations. Lorsque la décision de ne pas reconfiner "a été prise vendredi en conseil de défense, l'incidence, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas quotidiens, avait peu augmenté depuis quatre jours. C'est encore le cas aujourd'hui", souligne le ministre.

Par ailleurs, les résultats de la deuxième enquête flash sur les variants, anglais notamment, que le ministre a reçus vendredi, "montrent que sa circulation s'intensifie - de 50 % chaque semaine - mais de manière moins intense qu'à l'étranger où des hausses de 70 à 100 % ont été relevées". Cela signifie que "le danger auquel nous faisons face est possible, voire probable. Mais il n'est pas certain", explique Olivier Véran, justifiant la décision de l'exécutif de ne pas imposer à ce stade de troisième confinement. "La légère décélération des contaminations peut nous permettre d'observer, durant quelques jours, ce qu'il va se passer".

"Tout laisse à penser qu'une nouvelle vague pourrait se profiler à cause du variant ; mais peut-être pourra-t-on l'éviter grâce aux mesures que nous avons décidées tôt, et que les Français respectent", poursuit le ministre de la Santé, pour qui "l'idée, c'est de gagner du temps, de limiter la casse". Mais, ajoute-t-il, "si l'incidence repartait à la hausse, nous n'hésiterions pas. Nous n'avons jamais dit que nous ne reconfinerions pas dans les quinze jours à venir si c'était nécessaire".

Pour Olivier Faure, "personne ne comprend la ligne du gouvernement"

Invité à réagir sur ces nouvelles restrictions, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a estimé, dimanche sur Europe 1, que "personne ne comprend quelle est exactement la ligne de conduite du gouvernement". En effet, poursuit-il, alors que Jean Castex a annoncé, à la surprise générale, un renforcement des mesures actuelles plutôt qu'un reconfinement, "j'ai été plus que surpris par la semaine que nous venons de vivre (...) Les esprits sont préparés à un reconfinement, et finalement rien."

Celui-ci s'est par ailleurs prononcé en faveur de mesures sanitaires territorialisées, pouvant aller jusqu'à des confinements territorialisés, pour combattre plus efficacement l'épidémie de Covid-19. "On ne peut pas comparer l'est de la France avec l'ouest de la France, le Nord avec le Sud, parce qu'il y a des départements qui sont très différemment impactés", a plaidé le député de Seine-et-Marne. "Partout où il y a un risque de voir le variant anglais l'emporter rapidement dans tel ou tel département, pourquoi est-ce qu'on ne confine pas, quitte à ce que les départements alentours ne le soient pas ?", a-t-il poursuivi.

Une équipe d'experts de l'OMS enquête à Wuhan

Sous le contrôle étroit des autorités chinoises, les experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) censés enquêter sur l'origine de la pandémie se sont rendus dimanche au marché Huanan de Wuhan, au centre de la Chine, où le coronavirus est apparu fin 2019. L'équipe a "rencontré des personnes clés" et a "posé des questions pour aider à mieux comprendre des facteurs qui ont permis l'émergence du Covid", a déclaré un membre de cette équipe, Peter Daszak dans un tweet.

Même si un an s'est écoulé depuis l'apparition de l'épidémie dans cette ville, Peter Daszak a jugé que parler au personnel et voir le marché avait été "très informatif". Les experts n'ont répondu à aucune question des journalistes, tenus à l'écart par les forces de l'ordre. Cette visite est ultra-sensible pour Pékin, accusé d'avoir tardé à réagir face aux premiers cas.

AstraZeneca augmente ses livraisons de vaccins à l'UE 

L'UE a confirmé dimanche son objectif de vacciner 70% des adultes d'ici à "la fin de l'été", après l'annonce d'une augmentation de 30% au premier trimestre des livraisons de vaccins par AstraZeneca, qui avait auparavant fait état de retards importants. "Nous voulons que 70% des adultes de l'UE soient vaccinés d'ici à la fin de l'été", a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à la chaîne de télévision allemande ZDF, réaffirmant cet objectif annoncé le 19 janvier, mis en péril par les retards précédemment annoncé par AstraZeneca.

Plus de 2,2 millions de morts dans le monde

La pandémie a fait plus de 2,2 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles, dimanche. Plus de 102 millions de cas d'infection ont été diagnostiqués. Les États-Unis sont le pays comptant le plus de morts (439.536), suivis du Brésil (223.945), du Mexique (158.074), de l'Inde (154.274) et du Royaume-Uni (105.571).