Emmanuelle Cosse était l'invité d'Europe 1, vendredi soir. 0:56
  • Copié
M.L , modifié à
La ministre du Logement, qui a assisté à l'évacuation de près de 2.000 migrants à Paris, vendredi matin, explique que le gouvernement n'a pas les moyens de procéder à des "mises à l'abri" plus régulières.
INTERVIEW

Ce sont des images de plus en plus fréquentes. Vendredi matin, la police a évacué un campement insalubre accueillant près de 2.000 migrants à Paris, entre les stations de métro Jaurès et Stalingrad. Soudanais, Afghans et Érythréens ont été conduits par bus dans différents lieux d'hébergement d'urgence d’Île-de-France. La dernière opération du même type remonte à moins d'un mois : plus de 700 personnes installées au même endroit avaient déjà été "mises à l'abri" le 17 août. Depuis 2015, les campements se reforment systématiquement dans cette zone, les lieux étant à nouveau investis après chaque évacuation. La ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, qui assiste à ces opérations, était l'invitée d'Europe 1, vendredi.

Plusieurs semaines de prise en charge. "J'y suis allée comme à chaque fois qu'il y a de très grosses opérations de mise à l'abri", explique la ministre, qui assure que les 2.000 personnes évacuées "sont dans des centres d'hébergement répartis sur toute l’Île-de-France, dans lesquels ils sont pris en charge pour plusieurs semaines". Les migrants y bénéficieront de "toutes les informations qu'il faut pour leurs démarches concernant les demandes d'asile", ajoute Emmanuelle Cosse. "Même si dans les premiers jours il faut surtout qu'ils se requinquent, parce que beaucoup venaient d'arriver à Paris."

"Nous avons cherché partout des places". Depuis 2015, l'Etat a ainsi "mis à l'abri" plus de 18.000 personnes, selon la ministre du Logement. Pourquoi ces opérations restent-elles ponctuelles, laissant le temps au campement de reprendre forme ? "Nous n'arrivons pas, toutes les semaines, à créer des centres de 400, 300 ou 200 places", justifie Emmanuelle Cosse. "Ces dernières semaines, nous avons cherché partout des places", poursuit-elle, soulignant que les évacuations massives permettent de "mobiliser d'un seul coup énormément de bus et de chauffeurs". "J'aimerais pouvoir mettre à l'abri des gens tous les soirs", assure la ministre, arguant que "ce n'est pas toujours évident d'avoir les lieux disponibles en temps et en heure."

Une "polémique abjecte" à droite. Évoquant les propos du président par intérim du parti LR, Laurent Wauquiez, pour qui la France est "condamnée à voir proliférer sur son territoire une multitude de petits Calais" du fait de la multiplication des centres d'hébergement, Emmanuelle Cosse dénonce une "polémique abjecte". "Je crois que quand on est élu de la République, on fait ce qui est important pour l'intérêt général et pour, qu'en tant que Français, nous nous sentions dignes de ce que l'Etat fait sur le sujet."