Égalité salariale : "Il faut mettre un grand coup d’accélérateur", déclare Muriel Pénicaud

Muriel Pénicaud veut renforcer la lutte contre les inégalités hommes-femmes.
Muriel Pénicaud veut renforcer la lutte contre les inégalités hommes-femmes. © ALAIN JOCARD / AFP
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La ministre du Travail Muriel Pénicaud, interrogée par le Journal du Dimanche, veut intensifier la lutte contre les inégalités salariales entre les hommes et les femmes.

La lutte contre les inégalités salariales s’est enrichie d’un nouvel outil. Depuis vendredi, les grandes entreprises (de plus de 1.000 salariés) ont l’obligation de publier un "index" de l’égalité hommes-femmes. "Les écarts salariaux atteignent 25 % sur l’ensemble de la carrière. À la retraite, les pensions accusent un différentiel de 37 % ! Il faut mettre un grand coup d’accélérateur", a déclaré la ministre du Travail Muriel Pénicaud, interrogée par le Journal du Dimanche.

"Mon objectif n’est pas l’affichage, mais le résultat". Ce système de notation, qui couvrira d’ici 2020 plus de 80% des salariés, pourra entraîner des sanctions financières si les entreprises ne réduisent pas les inégalités après une période de trois ans. "Mon objectif n’est pas l’affichage, mais le résultat ! En interne, chaque comité social et économique aura accès au détail des cinq critères. Je compte sur les syndicats et le management pour s’en saisir. Ce serait une erreur de ne pas en faire un sujet de dialogue social. Pour la première fois, les salariés auront la matière pour dialoguer. Ce sera du grain à moudre, opposable juridiquement. On ne peut pas tricher avec ces chiffres", a poursuivi Muriel Pénicaud.

Des contrôles renforcés par l’inspection du travail. La ministre du Travail a également assuré que les contrôles de l’inspection du travail se multiplieront pour faire respecter l’égalité salariale. "Cette obligation concernera 40.000 entreprises d’ici 2020. On contrôlera au bout de trois ans si elle a été respectée. Ce sujet devient une priorité de l’inspection du travail qui fera 7.000 contrôles par an. La République doit dire ce qui est acceptable ou non."