La demande de formation à la gestion de situations à risques par la gendarmerie nationale devrait tripler cette année. 1:42
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Anne Legall et O.G
Des formations de cinq jours sont dispensées dans des centres de la gendarmerie nationale. Au programme : savoir réagir face à une agression d'élève ou de parent et anticiper la violence.
REPORTAGE

Professeur, un métier à risque ? C'était un des objectifs du gouvernement : former les personnels des établissements scolaires à la gestion des risques. Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l'Education, l'avait annoncé à la rentrée puis répété suites aux agressions de personnel dans des collèges et lycées avant les vacances de la Toussaint : de nouvelles formations à la gestion de crise sont proposées aux professeurs et directeurs d'établissement sur la base du volontariat. D'une durée de cinq jours, ces formations sont dispensées dans des centres de formation de la gendarmerie nationale. Europe 1 a suivi l'une d'entre elles au centre d'entrainement de la gendarmerie de Saint-Astier.

"J'ai reçu au moins 15 coups de couteau". Imaginez une salle de classe reconstituée dans un bâtiment militaire et des proviseurs, directeur, CPE, qui enchaînent des ateliers pratiques. Exemple : une bagarre au couteau éclate en plein cours. Une scène réaliste est jouée par des comédiens. Cette fois-là, les stagiaires ont mis du temps à désarmer l'agresseur, comme l'explique le comédien qui jouait la victime :  "J'ai reçu au moins 15 coups de couteau. J'avais vraiment ce stress d'avoir mon agresseur qui restait à côté".

Ces responsable d'établissements venus de Créteil et de Nice ont retenu la leçon. "Il faut utiliser le matériel, une table, une chaise, de façon à séparer l'agresseur et la victime. Et mettre en sécurité les autres élèves", témoigne l'un d'entre eux.

Trois quart des violences pourraient être évitées. Les gendarmes apprennent aux directeurs à réagir face aux agressions verbales des parents, à la tentative de suicide d'un élève ou encore au trafic de drogue. Mais aussi à anticiper la violence, comme l'explique un inspecteur de l'Education nationale : "Dans la plupart des situations, y compris les plus graves, les auteurs laissent échapper des informations", explique-t-il. "C'est sur Internet, c'est la rumeur dans l'établissement, ce sont les invectives dans les rangs. Nous essayons de travailler à ce que ces gestes discrets soient biens perçus", poursuit-il. Et les études le montrent : grâce au repérage de ces signes avant coureurs, on pourrait éviter près de 3/4 des conflits en établissement scolaire.