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Jean-Luc Boujon, édité par Romain David
D'importants travaux sur la principale voie d'accès à ce petit village drômois de 56 habitants vont bientôt obliger ces derniers à un détour d’une cinquantaine de kilomètres pour rejoindre la vallée.
REPORTAGE

Dans la Drôme, les habitants du petit village d'Echevis, dans le Vercors, sont en colère : leur commune risque d’être bientôt complètement isolée. En effet, des travaux vont démarrer à la fin du mois de septembre sur la seule route qui mène à ce village de 56 âmes, ce qui devrait la rendre impraticable durant de longs mois. Chaque jour, les habitants devront donc faire un détour d’une cinquantaine de kilomètres pour se rendre dans la vallée.

La route des petits Goulets, qui mène à Echevis, est une route de montagne magnifique et escarpée, parcourue de plusieurs tunnels, creusés dans la roche au XIXe siècle. Le Conseil départemental de la Drôme entend y organiser d’importants travaux de sécurisation. En conséquence, la route restera fermée trois mois l’année prochaine, ainsi que les deux années suivantes.

 

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"Un village de 56 habitants, ça ne compte pas"

De quoi chambouler complètement le quotidiens des riverains. "On doit faire un détour de 55 kilomètres au lieu de 5 kilomètres. Par exemple, nos enfants qui vont à l’école primaire à cinq minutes devront faire presqu’une heure de trajet le matin, et une heure le soir pour rentrer", s’agace auprès d'Europe 1 Gilles, l’un des 56 résidents. "C’est la même chose pour les 25 habitants qui travaillent de l’autre côté des petits Goulets. Ça n’est pas possible. C’est insupportable !"

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Ces travaux visent également à augmenter la hauteur des tunnels, afin de doper la fréquentation touristique, ce qui n’est pas vraiment du goût de la municipalité. "Le but de ce projet est de faire passer des cars à deux étages pour un tourisme de circulation. Nous, nous voulons que les petits Goulets restent un lieu magique", martèle Anita Jolliot, conseillère municipale. Mais jusqu’à présent cette position n’a guère été entendue par les autorités départementales. "Un village de 56 habitants, ça ne compte pas", conclut, très amère, Anita Jolliot.