Dix ans après l'assassinat d'Ilan Halimi, hommage à Bagneux, ville de son calvaire

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'est exprimé lors de l'hommage rendu à Ilan Halimi.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'est exprimé lors de l'hommage rendu à Ilan Halimi. © MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
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avec AFP
Un émouvant hommage a été rendu à Ilan Halimi, dix ans après sa mort, dans la ville de Bagneux, où le jeune juif avait été torturé. 

Des dizaines de personnes ont rendu hommage samedi soir à Ilan Halimi à Bagneux, au sud de Paris, où le jeune juif devenu symbole de la "barbarie antisémite" avait été torturé avant de succomber il y a dix ans jour pour jour. C'est dans cette commune des Hauts-de-Seine que s'était déroulé le calvaire du jeune homme de 23 ans, séquestré et supplicié trois semaines durant dans une cité par le "gang des barbares", dont le chef tentait d'extorquer une rançon à sa famille, qu'il supposait riche car de confession juive.

"Un remords collectif". "Dix ans plus tard, nous continuons à éprouver un remords collectif", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, devant quelque 150 personnes rassemblées dans un auditorium de la ville. "Celui d'avoir hésité à désigner par son nom la haine antisémite". La cérémonie s'est tenue en présence du grand rabbin de France Haïm Korsia et du président du Consistoire central israélite de France, Joël Mergui, ainsi que de nombreux élus. Un hommage est encore prévu dimanche à Paris, devant la boutique de téléphonie du XIe arrondissement où travaillait le jeune homme. 

Un calvaire de trois semaines. Ilan Halimi, 23 ans, avait été retrouvé agonisant le 13 février 2006 au bord d'une voie ferrée de l'Essonne, nu, bâillonné, menotté, des traces de torture et de brûlures sur le corps. Il avait succombé dans l'ambulance qui le transportait vers l'hôpital. Son calvaire avait débuté le 21 janvier : attiré par une jeune femme servant d'appât, il avait été séquestré - menotté, visage recouvert d'adhésif - et supplicié trois semaines durant à la Pierre-Plate, cité populaire de Bagneux.

Chef du "gang des barbares" aux préjugés antisémites tenaces, Youssouf Fofana, avait contacté la famille Halimi puis un rabbin, escomptant que la communauté juive paierait une rançon si la famille ne le faisait pas.
Fofana a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Une vingtaine d'autres personnes, impliquées à divers degrés, ont été condamnées dans ce dossier.