Diesels polluants : "Il faut trouver la méthode la plus fiable pour mesurer les émissions en conditions réelles d'utilisation"

Les véhicules diesel récents sont toujours plus polluants qu'annoncé.
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Pour Flavien Neuvy, président de l'Observatoire Cetelem de l'Automobile, les pouvoirs publics doivent faire en sorte que les tests menés sur les véhicules diesel deviennent plus fiables.
INTERVIEW

On croyait pourtant que le "dieselgate" avait permis de faire bouger les choses. En vain. Le conseil international pour un transport propre (ICCT), dont Le Monde s'est procuré le rapport, démontrerait que les diesels même récents rejetteraient jusqu'à six fois plus d'émissions polluantes que la norme d'homologation. "Difficile d'y voir clair", convient Flavien Neuvy, président de l'Observatoire Cetelem de l'Automobile, invité à réagir sur Europe 1 mercredi. Lui appelle les pouvoirs publics à prendre des mesures pour que les tests menés lors de l'homologation des véhicules deviennent plus fiables.

Des écarts entre les tests et la réalité

"Avec le dieselgate, on avait mis en lumière des écarts très importants entre des homologations quand elles sont faites en laboratoire et les émissions de pollution en condition réelle", rappelle Flavien Neuvy. "Il avait été décidé de changer l'homologation des véhicules pour faire en sorte que l'écart soit plus faible. Et là on apprend qu'il reste important. Ce qu'il faut, c'est que les pouvoirs publics puissent répondre à ce qui vient d'être révélé sur les émissions."

L'étude montre notamment que plus il fait chaud, plus les émissions de Nox (volumes d'oxydes d'azote) augmentent, ce qui alimente la pollution à l'ozone. "C'est le rôle des pouvoirs publics et du régulateur de tirer les choses au clair et savoir quelle est la méthode la plus fiable pour mesurer les émissions en conditions réelles d'utilisation", en prenant notamment en compte ce facteur température, martèle Flavien Neuvy. Car il n'y a aucun doute sur le fait que "les nouveaux diesels restent moins polluants que les anciens. Mais la question qui se pose encore, c'est qu'entre ce qui est affiché en termes d'émission au moment où la voiture est mise à la vente et ce qu'on constate en conditions réelles, il y a un écart."