Deux fausses victimes des attentats de Paris jugées pour avoir récidivé à Nice

Après enquête et analyse de leurs téléphones, il s'avère que le 13 novembre, le couple était présent sur la Côte d'Azur et non dans la capitale.
Après enquête et analyse de leurs téléphones, il s'avère que le 13 novembre, le couple était présent sur la Côte d'Azur et non dans la capitale. © VALERY HACHE / AFP
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Un couple de Cannois avait escroqué le Fonds de garantie des victimes de terrorisme à Paris. Ils ont récidivé à Nice.

Suspectés de s'être fait passer pour de fausses victimes de l'attentat de Nice le 14 juillet 2016, un couple de Cannois est jugé mercredi par le tribunal correctionnel de Grasse, dans les Alpes-Maritimes. Ce même tribunal les avait déjà jugés pour avoir prétendu être victimes des attentats de Paris en novembre 2015. 

Trois et six ans ferme. Condamnés à de la prison ferme en décembre dernier, le couple - un homme de 36 ans et une femme de 29 ans domiciliés à Cannes avec leurs deux enfants - a fait appel de cette décision. Lors de la première comparution, ils avaient reconnu les faits, affirmant avoir dépensé intégralement les 60.000 euros alloués par le Fonds de garantie des victimes du terrorisme et d'autres infractions (FGTI), notamment dans l'achat de véhicules destinés à la revente. Le 8 décembre, l'homme avait été condamné à 6 ans et la femme à 3 ans d'emprisonnement, les peines les plus lourdes jamais prononcées dans ce genre de dossier. Le tribunal de Grasse avait voulu l'"application particulièrement stricte" de la loi dans un souci "d'exemplarité pénale".

Pas à Paris en novembre 2015. Pour constituer son dossier d'indemnisation, le couple avait prétendu avoir été présent près du stade de France le soir du 13 novembre 2015. La femme avait été selon elle "soufflée" par l'une des explosions déclenchées par les djihadistes lors de leur attentat. L'enquête de police avait été ouverte après un signalement du FGTI, après que les deux escrocs présumés s'étaient de nouveau manifestés auprès du Fonds de garantie, cette fois pour se faire indemniser après l'attentat de Nice, qui a fait 86 victimes sur la promenade des Anglais. Après enquête et analyse de leurs téléphones, il s'avère que le 13 novembre, le couple était présent sur la Côte d'Azur et non dans la capitale.

Jusqu'à 14 ans d'emprisonnement. A la suite du premier jugement, chacune des fausses victimes avait également été condamnée à verser 30.000 euros au FGTI, qui s'était porté partie civile. Pour ce nouveau procès, en état de récidive légale, les deux époux encourent jusqu'à 14 ans d'emprisonnement.